“Nous voulons être entendus pas écoutés”

Le mau­vais temps ne les a pas découragés. De la cen­taine de para­pluies, sur l’e­s­planade des Invalides, sur­gis­sent des pan­car­tes aux slo­gans sim­ples, mais accrocheurs : “Je suis sur écoute”, “Dites non à la sur­veil­lance de masse” ou encore “Nous voulons être enten­dus, pas écoutés”.

La mise sur écoute est l’une des mesures phares de la nou­velle loi sur le ren­seigne­ment. Une loi qual­i­fiée de “lib­er­ti­cide” par les opposants. Tous s’in­quiè­tent de la mise en place de ce sys­tème de sur­veil­lance mas­sive. Dans ce pro­jet de loi, c’est à l’équipe du Pre­mier min­istre de don­ner son accord pour l’u­til­i­sa­tion de dis­posi­tifs de sur­veil­lance. La pose de micros n’est donc pas soumise à un juge indépen­dant, ce que dénonce Lau­rence Blis­son, secré­taire générale du syn­di­cat de la magistrature.

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A côté de la camion­nette blanche de la CGT, le micro passe de main en main. Asso­ci­a­tions, étu­di­ants, jour­nal­istes ou encore entre­pre­neurs et poli­tiques ont répon­du à l’ap­pel de l’as­so­ci­a­tion de défense des droits et des lib­ertés sur Inter­net, La Quad­ra­ture du Net. Raquel Gar­ri­do, porte-parole du Front de gauche s’indigne du manque de courage des députés et leur lance un dernier appel sous les applaudissements.

Un appel qu’elle espère suff­isant pour faire chang­er d’avis l’assem­blée qui devrait vot­er très majori­taire­ment en faveur du pro­jet de loi. Toute la journée, les opposants enten­dent pour­suiv­re leur action et appel­er les députés jusqu’à la dernière minute. Objec­tif : con­va­in­cre les derniers indé­cis et, peut-être, faire pencher la bal­ance en leur faveur avec des argu­ments qui, selon Julien Bay­ou, porte-parole d’EELV, “con­cer­nent tout le monde”“Quand vous êtes dans le métro en train d’écrire un SMS et que quelqu’un regarde votre écran, vous dis­simulez avec votre main, con­clut un développeur infor­ma­tique. Vous avez donc bien quelque chose à cacher, comme tout le monde.”

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Les argu­ments sont au point. Les opposants ne lâchent rien. Geneviève Gar­ri­gos, prési­dente d’Amnesty Inter­na­tion­al France l’as­sure, le com­bat ne s’ar­rêtera pas ce soir.

Fait rare, François Hol­lande a déjà annon­cé qu’il saisir­ait le con­seil con­sti­tu­tion­nel à l’is­sue des dis­cus­sion par­lemen­taires. Elles s’achèvent au Sénat au mois de mai.

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