Jean-Marie Le Pen est habitué à répudier, sa fille Marie-Caroline en a fait les frais en 1998 pour son alliance avec le « traître » Bruno Mégret. Aujourd’hui c’est lui, le fondateur du parti que le bureau exécutif du Front national, sorte de conseil d’administration, veut congédier. Le couperet est tombé après les déclarations polémiques du patriarche Le Pen dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Outre une bataille médiatique et verbale, le combat pourrait devenir judiciaire. Le “Menhir” a prévenu : «Je me battrai par tous les moyens pour faire rétablir la justice (…). Je ne menace pas, je frappe ».
Une présidence d’honneur qui tient à un fil
Le Congrès lui a donné le titre de président d’honneur du FN en 2011. Quatre ans après, un congrès devrait se réunir pour l’exclure du parti. Jean-Marie Le Pen compte consulter des avocats pour connaître ses recours, en « fin matois juriste », selon les propos de l’avocat-député, Gilbert Collard.
Les statuts du parti pourraient être redessinés
Avec la convocation de cette assemblée extraordinaire dans les trois mois, le FN souhaite redessiner les statuts du parti pour en supprimer la fonction de président d’honneur occupée par Jean-Marie Le Pen et contenue dans l’article 11 bis. Le titre honorifique avait été crée sur mesure lors de l’accession à la présidence par Marine Le Pen au congrès de Tours, en janvier 2011. La modification de statut est soumise à la consultation des militants selon l’article 27.
L’exclusion du parti aurait pu être actée lors du bureau exécutif du lundi 4 mai qui a décidé de la sanction. La consultation des adhérents et la modification des statuts donnent l’image d’une décision collégiale et non celle d’une fille contre son père. L’objectif est de faire disparaître Jean-Marie Le Pen et de donner une nouvelle image au FN.
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