© Cédric Bonhomme
Politique

Budget 2021 : la maire de Paris contrainte de s’endetter

La ville de Paris prévoit d’emprunter 781 mil­lions d’euros en 2021 pour tenir ses engage­ments de cam­pagne et notam­ment créer 130 postes dans la police municipale.

À la Mairie de Paris, la stratégie est claire pour 2021 : garder le cap, mal­gré «un État absent» selon les mots de Paul Simon­don. L’adjoint au bud­get présen­tait mar­di 8 décem­bre au matin une mou­ture du bud­get de l’année à venir. Déploiement de la police munic­i­pale, végé­tal­i­sa­tion, sou­tien à l’emploi, l’exécutif parisien main­tient ses pri­or­ités dans le bud­get 2021, qui sera offi­cielle­ment adop­té la semaine prochaine en con­seil de Paris. Pour tenir ses engage­ments, dont la créa­tion de 130 nou­veaux postes dans la police munic­i­pale mal­gré la baisse des recettes, 781 mil­lions d’euros d’emprunts sont prévus au bud­get. La dette de la cap­i­tale devrait ain­si attein­dre 7 mil­liards d’euros à la fin de 2021.

Mal­gré le poids financier de la crise san­i­taire, l’investissement reste à l’ordre du jour avec une enveloppe prévue de 1,45 mil­liard d’euros. «On ne peut pas se per­me­t­tre de réduire nos investisse­ments et d’ajouter de la crise à la crise, com­mente Paul Simon­don, on sait à quel point l’investissement pub­lic est un fac­teur de reprise économique.»

Avec une fac­ture de 800 mil­lions d’euros en 2020, la crise san­i­taire a réduit les marges de manœu­vre de la ville. «Les recettes ont dimin­ué d’en­v­i­ron 1,1%” mais l’aide de l’É­tat et le plan de relance ne sont pas au ren­dez-vous», déplore Paul Simon­don. L’enjeu est d’autant plus grand que l’équilibre n’est pas le même que lors des années précé­dentes : l’épargne brute, la dif­férence entre recettes et dépens­es, a été divisée par deux entre 2019 et 2020, pas­sant de 650 à 380 mil­lions d’euros.

La mairie de Paris espérait pou­voir compter sur une hausse de la taxe fon­cière pour les rési­dences sec­ondaires et sur une hausse de la part départe­men­tale des droits de muta­tions à titres onéreux pour boucler son bud­get. Con­testées par la droite, la mairie ne pour­ra met­tre en place ces deux mesures que «le gou­verne­ment n’a pas voulu inclure dans le Pro­jet de Loi de Finance 2021», explique Paul Simon­don. L’exécutif parisien devra donc se con­tenter de la pos­si­bil­ité lais­sée aux villes d’augmenter la taxe de séjour sur les loge­ments de type Airbnb.