“Il n’y a pas de fichage” des élèves scolarisés à Béziers, a affirmé mardi 5 mai le maire de la ville Robert Ménard, visé par une enquête après avoir évoqué lundi 4 mai sur France 2 un décompte des élèves musulmans de sa commune.
L’ex-président de Reporters sans Frontières (RSF) a précisé lors d’une conférence de presse qu’il réservait à la justice ses explications sur la méthode employée pour aboutir au chiffre de “64,6%” d’élèves de confession musulmane, qu’il avait cité pour les écoles publiques de la ville.
“Cette polémique a le mérite de relancer le débat sur les statistiques ethniques”, a également lancé l’édile, rappelant que le premier ministre Manuel Valls, alors député-maire d’Evry, avait annoncé fin 2009 son intention de déposer une proposition de loi allant en ce sens.
M. Ménard a par ailleurs confirmé que “quatre officiers de police judiciaire” avaient effectué mardi après-midi une perquisition dans les locaux de la mairie.
Cnil et Défenseur des droits saisis
Une enquête préliminaire a été ouverte mardi matin par le procureur de la République de Béziers (Hérault). Deux membres du Conseil national du Parti socialiste, Mehdi Ouraoui et Naïma Charaï, ont en outre annoncé saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et le Défenseur des droits sur “ce scandaleux fichage d’enfants (…) profondément révoltant pour tout républicain”.