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Accueil des migrants : les réponses de l’Europe remises en cause

Les Etats mem­bres de l’Union Européenne se sont retrou­vés à Brux­elles jeu­di dernier pour ten­ter de trou­ver une réponse à l’im­mi­gra­tion clan­des­tine. Au pro­gramme : ren­force­ment des con­trôles mais peu d’ini­tia­tives sur l’ac­cueil des migrants.

Ils ont émis beau­coup de propo­si­tions mais peu con­cer­nant l’ac­cueil des migrants. Les chefs d’Etat et de gou­verne­ment des “28” se sont retrou­vés en fin de semaine à Brux­elles pour un som­met spé­cial après le naufrage et la mort de 700 migrants dans la nuit du 18 au 19 avril.

Com­ment accueil­lir les migrants rescapés des naufrages ? Le Pre­mier min­istre bri­tan­nique David Cameron a en tout cas annon­cé claire­ment que le Roy­aume-Uni n’en régu­laris­erait aucun. La France est prête à accueil­lir entre 500 et 700 migrants, a pré­cisé François Hollande.

Des chiffres trop faibles, pour de nom­breuses asso­ci­a­tions et une par­tie de la gauche française. “L’Eu­rope s’en­ferme dans une logique d’Eu­rope-forter­esse qui ne fonc­tionne pas, qui est sans vision pour nos rap­ports avec la Méditer­ranée, ce qui, du point de vue human­i­taire, est par­faite­ment scan­daleux”, a réa­gi ce lun­di matin Pierre Lau­rent, le dirigeant du Par­ti com­mu­niste, sur LCI et Radio Clas­sique. “Les 400 mil­lions d’Eu­ropéens doivent pou­voir accueil­lir quelques dizaines de mil­liers de migrants et pas quelques cen­taines comme l’a annon­cé François Hol­lande pour la France”, a encore estimé le séna­teur de Paris.

Europe Ecolo­gie-Les Verts a de son coté dénon­cé “le manque d’en­gage­ment des 28 chefs d’É­tats européens (…) face à une véri­ta­ble cat­a­stro­phe human­i­taire”, deman­dant un élar­gisse­ment “des con­di­tions d’ac­cès pour les per­son­nes néces­si­tant une pro­tec­tion inter­na­tionale. Et de vis­er claire­ment la posi­tion de François Hol­lande : “Accueil­lir entre 500 et 700 per­son­nes, alors que le nom­bre de réfugiés syriens est de 4 mil­lions, est une pro­fonde atteinte à l’im­age de la France, pays des droits humains”.

En tout, 36 390 migrants sont arrivés (et ont été recen­sés) dans le sud de l’Europe depuis le début de l’année. Alors que les Etats mem­bres devaient s’en­gager à accueil­lir 5000 migrants, aucun accord n’a été signé. La chancelière alle­mande Angela Merkel a jus­ti­fié ce choix car l’UE “pense que 5 000 n’est pas suffisant”.

A lire : le bilan com­plet du som­met européen sur les migrants par France Culture

Les pays mem­bres ont en revanche annon­cé un ren­force­ment des opéra­tions Tri­ton, au large de l’Italie, et Poséi­don, au large de la Grèce. Chargées de sur­veiller les fron­tières mar­itimes, elles ver­ront leur bud­get pass­er de trois à neuf mil­lions d’euros par mois. Ces opéra­tions sont menées par Fron­tex, l’agence en charge du con­trôle des fron­tières extérieures de l’Union Européenne.

Solu­tion priv­ilégiée : éviter que les migrants débarquent

Les propo­si­tions de l’Union Européenne por­tent donc davan­tage sur la lutte con­tre le traf­ic des passeurs. Ils ont esquis­sé une organ­i­sa­tion très com­plexe pour repér­er les bateaux qui servi­rait à trans­porter les migrants. L’autre grande propo­si­tion est de ren­forcer les con­trôles au large des fron­tières pour éviter de nou­veaux drames et éten­dre le périmètre des patrouilles. Une réso­lu­tion devrait être présen­tée en par­al­lèle à l’ONU pour pou­voir détru­ire les bateaux des trafi­quants en mer Méditer­ranée. Le prési­dent français François Hol­lande a affir­mé que “cela ne peut se faire que dans le cadre d’une réso­lu­tion du Con­seil de sécu­rité et la France pren­dra une ini­tia­tive, avec d’autres”.

Depuis le début de l’année 2015, 1 776 ont péri en mer et plus de 20 000 depuis 2000. Ils venaient notam­ment de Syrie, d’Erythrée, de Soma­lie et d’Afghanistan.