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Avec le Charles-de-Gaulle, la France va plus que doubler sa puissance de frappe en Irak

Le ministère de la Défense a annoncé lundi matin l'engagement du  porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle au sein de la coalition internationale contre le groupe État islamique en Irak. Une décision qui va porter à 36 le nombre d'avions de combat français impliqués sur la zone, contre 15 auparavant.

La France a franchi une nou­velle étape dans la lutte con­tre le groupe État islamique (EI) en Irak. Depuis lun­di matin, le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle est « inté­gré dans l’opération Cham­mal », nom don­né à la par­tic­i­pa­tion des forces armées français­es au sein de la coali­tion inter­na­tionale, a annon­cé un mem­bre du min­istère de la Défense à l’AFP.

Position actuelle du Charles-de-Gaulle. (Réalisé avec Piktochart.)
Posi­tion actuelle du Charles-de-Gaulle. (Réal­isé avec Piktochart.)

Par­ti de Toulon le 13 jan­vi­er dernier, le Charles-de-Gaulle devait offi­cielle­ment men­er des manœu­vres avec l’Arabie Saou­dite et l’Inde, où un exer­ci­ce aérien est prévu en avril dans le cadre de la négo­ci­a­tion pour la vente de 126 avions de chas­se Rafale à New Del­hi. Mais l’en­gage­ment du mastodonte français dans la lutte con­tre le groupe EI était déjà une quasi-certitude.

21 avions de chasse pour suppléer les 15 déjà présents sur la zone

La présence du porte-avions français dans le Golfe Per­sique – il croise actuelle­ment à 120 milles nau­tiques (un peu plus de 200 kilo­mètres) au Nord de Bahreïn en direc­tion de l’Irak – va plus que dou­bler la force de frappe de la France au sein de la coali­tion. Jusque-là, 9 Rafale, basés aux Émi­rats arabes unis, et 6 Mirage 2000, posi­tion­nés en Jor­danie, avaient menés l’intégralité des mis­sions de recon­nais­sance et des frappes menées par la France con­tre le groupe EI.

Avec le Charles-de-Gaulle, les forces aéri­ennes français­es s’enrichissent de 21 avions de chas­se (12 Rafale, 9 Super Éten­dard) et deux avions de recon­nais­sance Hawk­eye. Les pre­miers aéronefs ont décol­lé lun­di en début de mat­inée. Le navire peut diriger entre 40 et 50 sor­ties par jour, à une heure et demi de vol de l’Irak, un temps de par­cours deux fois plus court que celui des avions basés aux Émi­rats arabes unis.

La durée de l’engagement du porte-avions n’a pas été annon­cée mais elle devrait se pro­longer sur plusieurs semaines, avant qu’il ne reprenne sa route vers l’Inde. Il sera asso­cié au porte-avions améri­cain USS Vin­son. Les appareils améri­cains pour­ront d’ailleurs se pos­er sur le navire français.

L’intervention du Charles-de-Gaulle est une pre­mière depuis 2011 et sa par­tic­i­pa­tion à la coali­tion inter­na­tionale con­tre les forces de Muham­mad Kad­hafi en Libye. Son impli­ca­tion dans le Golfe Per­sique sera la qua­trième du navire dans cette région. En 2001 et 2010, il avait été posi­tion­né au nord de l’océan Indi­en pour men­er des opéra­tions aéri­ennes en Afghanistan. Fin 2013, il a par­ticipé à un exer­ci­ce dans le Golfe Per­sique aux côtés des forces américaines.

Pho­to : Un Rafale sur le pont du porte-avions Charles-de-Gaulle (AFP)