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Migrants en Méditerranée : l’Europe cherche des solutions d’urgence

« On ne peut pas faire comme si chaque drame était le dernier en croisant les doigts pour qu’il ne s’en pro­duise pas d’autre » : San­dro Gozi, min­istre ital­ien des affaires européennes, inter­rogé par le jour­nal Le Monde, résume l’attitude de l’ensemble de l’Union européenne face aux hécatombes des migrants africains qui se mul­ti­plient depuis le début de l’année.

La ques­tion de l’immigration clan­des­tine a été rajoutée en dernière minute à l’ordre du jour de la réu­nion des min­istres des affaires étrangères des pays de l’UE, prévue jeu­di à Luxembourg.

« J’ai décidé de réunir un Conseil européen extraordinaire, ce jeudi, pour discuter de la situation de la mer Méditerranée » - Donald Tusk, président du Conseil européen.

La tragédie du naufrage de dimanche, où 800 per­son­nes ont trou­vé la mort d’après le dernier bilan du Haut Com­mis­sari­at aux réfugiés, relance cru­elle­ment la ques­tion de l’action de l’Union européenne face aux prob­lèmes de ses frontières.

Augmentation dramatique du nombre de morts

 

L’opéra­tion Mare Nos­trum, que l’Italie sup­por­t­ait presque exclu­sive­ment seule, a été en par­tie rem­placée par l’opération Fron­tex Triton.

France TV infos cal­cule que le nom­bre de migrants morts ou dis­parus en mer Méditer­ran­née a été mul­ti­plié par 5 entre 2013 et 2014, années de tran­si­tion entre Mare Nos­trum et Fron­tex Triton.

Sur le site du Mondeles Décodeurs pré­cisent qu’il y a eu dix fois plus de morts entre jan­vi­er et avril 2015 qu’à la même péri­ode en 2014. Les deux caus­es majeures de ces hécatombes sont la sit­u­a­tion human­i­taire en Syrie, qui pousse les civils à fuir le pays, et la zone de non-droit qu’est dev­enue la Libye.

I‑Télé résume dans une vidéo les prin­ci­paux mou­ve­ments migra­toires qui tra­versent l’Afrique et con­ver­gent vers les rives de la Méditerrannée :

Or, si chaque min­istre européen y est allé de son com­men­taire sur l’urgence absolue de trou­ver des solu­tions, rap­pelle le Huff­in­g­ton Post, per­son­ne ne détient la solu­tion miracle.

D’après Le Figaro, l’idée d’augmenter les moyens de la mis­sion Fron­tex fait con­sen­sus ; plus dis­crète­ment, les pays mem­bres envis­agent de met­tre en place des quo­tas de migrants, afin de met­tre fin à la charge qui pèse exclu­sive­ment sur les épaules de l’Italie.

Der­rière ces effets d’annonce, décidées dans l’urgence, pointe l’absence de mesures de long terme pour met­tre fin à ces tragédies. Pour­tant, ce ne sont pas les solu­tions qui man­quent, d’après Medi­a­part : elles sup­posent néan­moins de remet­tre en place les sauve­tages sys­té­ma­tiques des bateaux de migrants, grâce au décu­ple­ment des moyens alloués à Fron­tex. Une idée que, pour l’heure, les pays mem­bres rechig­nent à met­tre en place.

Crédit pho­to : Nobor­der Net­work, ©Flickr