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INFOGRAPHIE. Où peut-on blasphémer en Europe ?

Après les attentats de janvier à Paris, les pays européens se sont interrogés sur le blasphème : jusqu'où peut-on aller ? Doit-on l'interdire ? La Norvège, elle, a décidé que ce ne serait plus un délit à partir de la semaine prochaine. L'occasion de faire un rapide tour d'horizon des législations européennes.

C’est un vote qui s’est fait à l’u­na­nim­ité. Les par­lemen­taires norvégiens ont aboli défini­tive­ment le délit de blas­phème, mar­di 5 mai. Un con­tourne­ment car, en réal­ité, l’ar­ti­cle qui punis­sait le blas­phème et qui était con­tenu dans le Code pénal norvégien avait déjà été effacé en 2005.

Mais des soucis juridiques tech­niques ont fait que la ver­sion rafraîchie du Code pénal n’a pas pu être appliquée con­crète­ment. Ain­si, depuis dix ans, blas­phémer était théorique­ment pas­si­ble d’une sanc­tion pou­vant aller jusqu’à six mois d’emprisonnement.

C’est les atten­tats parisiens des 7, 8 et 9 jan­vi­er qui ont poussé les par­lemen­taires scan­di­naves à adopter une loi qui clar­i­fie et pro­tège défini­tive­ment ses citoyens de pour­suites lorsqu’ils font out­rage à n’im­porte quelle reli­gion. La loi entr­era défini­tive­ment en vigueur mar­di 12 mai.

Du nord au sud, des spécificités

Cette mod­i­fi­ca­tion du droit sur le blas­phème illus­tre les réflex­ions qui sont tou­jours vives à ce sujet et dépassent très large­ment la Scandinavie.

Aux qua­tre coins de l’Eu­rope, il est frap­pant de con­stater à quel point les spé­ci­ficités juridiques nationales regar­dant le blas­phème dif­fèrent. Seuls les pays de l’est qui sont devenus indépen­dants après la dis­lo­ca­tion de l’URSS, for­ment un tout qui autorise le droit de blas­phème — le con­cept même de reli­gion n’avait pas sa place chez les Soviétiques.

Ailleurs, au nord comme au sud, des pays tolèrent quand d’autres punis­sent. Y com­pris en France où blas­phémer est autorisé… sauf en Alsace-Moselle où l’acte est théorique­ment pas­si­ble d’emprisonnement.

L’in­fo­gra­phie ci-dessous distingue :

- les Etats qui pénalisent le blas­phème et con­damnent leurs citoyens pour ce motif (en rouge).

- les Etats où le délit de blas­phème a été récem­ment aboli ; ou ceux où il est théorique­ment tou­jours en cours, sans pour autant être con­crète­ment appliqué (en jaune).

- les Etats qui autorisent le blas­phème (en vert).

(Crédits : cou­ver­ture de Char­lie Heb­do du 20 avril 2011 / Flickr)