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Plaque en mémoire d’Ilan Halimi brisée : “C’est vouloir le tuer une seconde fois”

La plaque en mémoire de Ilan Halimi, jeune Français de confession juive assassiné début 2006 par le gang des Barbares, a été retrouvée brisée dimanche dans le parc de Bagneux. Une enquête a été ouverte pour "dégradation volontaire".

“Ilan Hal­i­mi, vic­time de la bar­barie, de l’an­tisémitisme et du racisme.” Ces mots attes­taient de la vio­lence de l’assassinat du jeune Juif de 23 ans, en 2006. La plaque com­mé­mora­tive sur laque­lle ils étaient gravés a été retrou­vée brisée same­di 2 mai. Elle a immé­di­ate­ment été retirée du parc Riche­lieu, dans le cen­tre ville de Bag­neux (Hauts-de-Seine), dans lequel elle a été déposée en 2011. La plaque sera rem­placée mar­di à 19 heures.

« C’est scan­daleux, inac­cept­able, je suis extrême­ment choquée », a réa­gi la maire de Bag­neux, Marie-Hélène Ami­able. Une enquête a été ouverte pour « dégra­da­tion volon­taire ». Pour autant, dif­fi­cile de dire avec cer­ti­tude qu’il s’agit d’un « acte de van­dal­isme ». Pour la maire, il est encore trop tôt pour exclure la « chute d’une branche ou un bal­lon ». Même doutes du côté du par­quet : « Il n’y a pour l’in­stant aucun élé­ment d’identification. »

Sur la Toile, les réac­tions pleu­vent. Les inter­nautes s’indignent de cette dégra­da­tion. Et les com­men­taires ne lais­sent que peu de place à l’hypothèse de l’accident.

Même cer­ti­tude du côté des poli­tiques. Le Pre­mier min­istre s’est saisi de son compte Twit­ter pour dénon­cer un acte de vandalisme.

De droite comme de gauche, tous dénon­cent un nou­v­el acte anti­sémite. Pour le prési­dent de l’Assem­blée nationale, Claude Bar­tolone, il s’ag­it d’un “défi lancé à la France con­tre l’an­tisémitisme”. Jean-Christophe Cam­badélis, pre­mier secré­taire du Par­ti social­iste, a par­lé d’une “honte” quand Nico­las Sarkozy a, lui, exprimé sa “con­ster­na­tion”.

Il y a près de dix ans, cette attaque anti­sémite, suiv­ie d’une séques­tra­tion de vingt-qua­tre jours et d’un assas­si­nat bar­bare, avaient pro­fondé­ment choqués. Retour sur ces événements.