Intégration, Politique

Manuel Valls répond à “l’imposture du 11 janvier” d’Emmanuel Todd

Dans une tribune publiée dans Le Monde jeudi, Manuel Valls revient sur les arguments avancés par Emmanuel Todd Dans son livre Qui est Charlie.

Manuel Valls l’af­firme : “Le 11 sep­tem­bre n’est pas une impos­ture”. Le pre­mier min­istre a tenu à réa­gir, jeu­di 7 mai dans une tri­bune au Monde, aux attaques énon­cées dans le livre du soci­o­logue Emmanuel Todd. Il y répond point par point.

Le Pre­mier min­istre l’ac­cuse notam­ment de “vouloir faire croire que le 11 jan­vi­er était une attaque con­tre une reli­gion, con­tre l’is­lam” et appelle notam­ment à refuser les amal­games sur cette manifestation.

“Cette man­i­fes­ta­tion fut un cri lancé, avec dig­nité, pour la tolérance et pour la laïc­ité, con­di­tion de cette tolérance.”

Une tolérance vis­i­ble selon lui lors du chant spon­tané de la Mar­seil­laise, enton­née spon­tané­ment par les man­i­fes­tants, preuve d’un “attache­ment vis­céral aux valeurs qui nous unissent”.

Le livre d’Emmanuel Todd, une “imposture”

Face à un soci­o­logue cri­ti­quant les «intel­lectuels qui mélan­gent tout», Manuel Valls rap­pelle que «la car­i­ca­ture de Mahomet est du côté de ceux subis­sant le poids des fondamentalismes». 

“Elle est le plus sou­vent, n’en déplaise à Emmanuel Todd, du côté des « faibles » et des « discriminés ».”

Le pre­mier min­istre n’hésite pas à qual­i­fi­er lui-même le livre d’Em­manuel Todd “d’im­pos­ture”. Une impos­ture qu’il décèle dans l’ac­cu­sa­tion d’une néo-République et d’une gauche des « élites », “groupe fon­da­men­tale­ment méprisant” et « mon­di­al­iste ».

“La vérité, c’est que, dans les cortèges, chaque citoyen comp­tait à égal­ité, quelles que soient ses croy­ances, ses orig­ines, sa couleur de peau, sa classe sociale”, rap­pelle Manuel Valls.

“Le souffle ne doit pas s’éteindre”

Et c’est par un appel général au peu­ple français qu’il ter­mine sa tribune.

“Je réponds, ici, à Emmanuel Todd, mais je ne réponds pas qu’à lui. Le plus inquié­tant dans ses thès­es, c’est qu’elles par­ticipent d’un cynisme ambiant, d’un renon­ce­ment en règle, d’un aban­don en rase cam­pagne de la part d’intellectuels qui ne croient plus en la France. J’aimerais que plus de voix s’élèvent pour défendre notre pays, pour mieux en penser les défis, pour relever l’étendard de l’optimisme. (…) Le 11 jan­vi­er, la France s’est retrou­vée, forte et fière. Ce souf­fle ne doit pas s’éteindre.”

Crédit pho­to : Par­ti social­iste-CC BY 2.0