Intégration

Splendeurs et misères des banlieues d’Ile-de-France [DIAPORAMA SONORE]

Pour le député PS Malek Boutih, c’est la vétusté des banlieues qui est responsable de la radicalisation des jeunes. Depuis 2005, de grands travaux ont été entrepris pour rénover près de 800 quartiers en France. 3millions7 donne la parole aux habitants de trois de ces quartiers.

 

10Des immeubles bas, en mau­vais état, ser­pen­tant dans un espace clos. C’est ce à quoi ressem­ble la Grande-borne, à Grigny (Essonne). Ce grand ensem­ble, bâti à la fin des années 1960, est tris­te­ment con­nu pour être une zone urbaine sen­si­ble (ZUS). C’est d’ailleurs là que vivait Amédy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages de l’Hyper Casher.

Pour le député PS Malek Boutih, chargé par François Hol­lande de con­cevoir un « Plan spé­cial ban­lieues », c’est leur décrépi­tude qui favorise la rad­i­cal­i­sa­tion des jeunes.

Invité de l’émission Le Sup­plé­ment de Canal + dimanche dernier, le député de l’Essonne a affir­mé vouloir « bris­er la mode des racailles » et rénover ces quartiers, « pour avoir le sen­ti­ment qu’au­tour de vous, vous allez respecter votre envi­ron­nement parce que vous êtes respec­tés par votre envi­ron­nement », a‑t-il précisé.

Crée en 2005, c’est à l’Agence nationale pour la réno­va­tion urbaine (ANRU) qu’incombe la tâche de financer ces travaux. Avec un objec­tif de remise en état de près de 800 sites en France, l’ANRU est dotée d’un bud­get de 12,35 mil­liards d’euros. Par­mi les pro­jets aux­quels l’agence à par­ticipé finan­cière­ment, nous en avons retenus trois. Meaux, où le gros des travaux s’est achevé en 2012, Grigny, où ils con­tin­u­ent, et Bag­no­let, où ils ont à peine commencé.

Beauval en pleine métamorphose

Depuis 2012, Beau­val a changé de vis­age. Jean-François Richet, qui en a fait le théâtre de son film Ma 6‑T va crack-er, ne recon­naî­trait plus ce quarti­er sen­si­ble de Meaux. Les hautes tours, aux noms des régions de France, ne domi­nent plus le paysage comme autrefois.

Si cer­taines sur­vivent encore, ce n’est plus pour longtemps. Deux d’entre elles ont d’ores et déjà été vidées de leurs habi­tants et ne tarderont pas à être détru­ites. Ces ves­tiges d’un autre temps côtoient désor­mais des lotisse­ments privés et des loge­ments soci­aux col­orés dont la hau­teur n’ex­cède pas qua­tre étages.

Les Malassis en jachère

Dix min­utes de bus sépar­ent les Malas­sis de l’est de Paris et pour­tant, c’est un autre monde. Sur les hau­teurs de Bag­no­let, les hauts immeubles en très mau­vais état se suiv­ent et se ressem­blent. Sur les dalles, aux pieds des habi­ta­tions taguées, des détri­tus s’entassent. Per­son­ne ne vient les ramass­er. Aux Malas­sis, le temps s’est arrêté. Cette zone sen­si­ble, à l’écart de l’ef­fer­ves­cence de la ville, devait être rénovée. Ce n’est tou­jours pas le cas. Chez les habi­tants, la las­si­tude se fait sentir.

La Grande-borne enclavée

Cernée par la route nationale 445, la départe­men­tale 310 et l’autoroute A6, la Grande-borne, à Grigny, s’étend sur 90 hectares. Elle est l’un des ensem­bles les plus grands de la région. Au cen­tre du quarti­er, un immense espace vert, la Plaine, est bor­dée par de petits immeubles aux façades col­orées. Mais, si l’architecture est dif­férente, la Grande Borne n’en est pas moins une cité sen­si­ble. Des travaux de réno­va­tion y ont été entre­pris, afin de la désen­claver. Ils sont tou­jours en cours et les habi­tants sont dans l’attente.

 

Pho­to d’en-tête : La place aux herbes à la Grande-borne, Grigny. (3millions7 / Van­i­na Delmas)

Sons : Agathe Mercante 

Pho­tos : Van­i­na Delmas