Politique

Marine Le Pen est encore loin du second tour en 2017 mais elle s’en rapproche

Près d'un an après sa première place aux élections européennes, le Front national vient de confirmer son ancrage local en finissant deuxième des élections départementales avec plus de 5 millions de voix. C'est pourtant encore insuffisant pour espérer atteindre le second tour en 2017.

Un séisme élec­toral. Déçu de ne pas avoir rééditer la per­for­mance des européennes en 2014 où il était arrivé en tête, le FN vient tout de même de tripler son meilleur score dans une élec­tion locale.

Ce dimanche 22 mars, le par­ti de Marine Le Pen a récolté plus de 5 mil­lions de voix, mal­gré une absten­tion de 48,93%. Le précé­dent record dans une élec­tion locale avait été établi en 1998 avec 1,56 mil­lion de voix (39 % d’abstention).

Pour la pre­mière fois de son his­toire, le par­ti d’extrême droite pro­po­sait des can­di­dats dans chaque can­ton. Une stratégie payante.

 

Sur l’ensem­ble des élec­tions nationales et locales de ces vingt dernières années, le FN a obtenu lors de ce pre­mier tour des élec­tions départe­men­tales, en valeur absolue tou­jours,  son deux­ième meilleur score. Il fait même mieux que lors des européennes de 2014 où il était arrivé à la pre­mière place, avec 4,71 mil­lions de voix.

Battues aus­si les 4,81 mil­lions de voix de Jean-Marie Le Pen au pre­mier tour de l’élec­tion prési­den­tielle de 2002, où il s’é­tait hissé au sec­ond tour face à Jacques Chirac.

Seule Marine Le Pen a fait un meilleur score lors de l’élection prési­den­tielle de 2012 où elle avait récolté 6,42 mil­lions de voix, avec une absten­tion certes moins élevée à seule­ment 20,52%.

 

Les deux derniers résul­tats du Front nation­al, lors des européennes en 2014 et des départe­men­tales ce dimanche, sem­blent nour­rir les espoirs de sec­ond tour de Marine Le Pen pour l’élec­tion prési­den­tielle de 2017. Mais il lui manque encore des voix si l’on com­pare aux précé­dents suffrages.

Lors des deux dernières élec­tions prési­den­tielles, Ségolène Roy­al en 2007 et Nico­las Sarkozy en 2012 ont obtenu plus de 9 mil­lions de voix pour se hiss­er au sec­ond tour. Un score que n’a encore jamais réal­isé le Front national.

Avec son score des départe­men­tales, tout en se rap­pelant que les électeurs de Paris, de Lyon, de la Guyane et de la Mar­tinique ne pre­naient pas part au vote, le Front nation­al ne se serait qual­i­fié qu’au sec­ond tour de la prési­den­tielle… en 2002. Soit lorsque Jean-Marie Le Pen y est arrivé. Le can­di­dat FN avait su prof­iter de la divi­sion de la gauche et de ses mul­ti­ples can­di­da­tures (Jospin, Taubi­ra, Chevène­ment, Lep­age, Hue…) pour chiper la sec­onde place au can­di­dat socialiste.

 

Mais en regar­dant le nom­bre de pour­cent­ages à obtenir pour arriv­er au sec­ond tour des prési­den­tielles, celui obtenu par le FN dimanche dernier lui per­met de croire en ses chances pour 2017.

En pro­jet­tant son score obtenu ce dimanche, 25,24% des voix, le Front nation­al se rap­proche des scores de Ségolène Roy­al en 2007 (25,87%) et de Nico­las Sarkozy en 2012 (27,18%). Il fait même mieux que Jacques Chirac en 1995 (20,84%) Jean-Marie Le Pen en 2002 (16,8%).
L’e­spoir est donc tou­jours per­mis dans les rangs du FN.

Pho­to d’en-tête : Marine Le Pen, au sec­ond tour en 2017 ? (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)