Monde

Les journalistes d’Al Jazeera libérés, des centaines d’autres encore sous les verrous

Alors que trois reporters d'Al Jazeera ont été relâchés dans l'attente d'une nouvelle audience, plusieurs centaines de journalistes restent derrière les barreaux à travers le monde. Les journalistes occidentaux enfermés sont une minorité : la plupart d'entre eux sont issus de journaux locaux ou nationaux, principalement en Asie et au Moyen-Orient. Plus d'un quart travaillent en freelance.

Alors que leur nou­veau procès s’ou­vrait ce jeu­di les jour­nal­istes d’Al Jazeera, Mohamed Fah­my, Baher Mohamed ont quit­té la prison. Leur col­lègue aus­tralien Peter Greste avait lui été libéré le 2 févri­er dernier, date à laque­lle il a été expul­sé d’E­gypte par un décret prési­den­tiel autorisant l’ex­pul­sion des étrangers con­damnés ou en instance de juge­ment.  Les trois hommes avaient été arrêtés et empris­on­nés le 29 décem­bre 2013 en Egypte alors qu’ils cou­vraient le ren­verse­ment de l’an­cien prési­dent Mohamed Mor­si. Ils étaient accusés de répan­dre de fauss­es rumeurs et d’aider les Frères Musul­mans.  Mohamed Fah­my, déten­teur de la dou­ble nation­al­ité égyp­to-cana­di­enne, a renon­cé plus tôt à son passe­port égyp­tien pour béné­fici­er de la même mesure que Greste. Fah­my et Baher ont été libérés sous cau­tion. Une prochaine audi­ence est pro­gram­mé pour le 23 février.

En 2014, 221 jour­nal­istes étaient empris­on­nés, selon l’or­gan­i­sa­tion améri­caine Com­mit­tee to pro­tect jour­nal­ists (CPJ). La Chine, en tête des geôliers, compte à elle seule 44 jour­nal­istes empris­on­nés. Dans l’E­gypte du prési­dent Abdul Fat­tah al-Sisi, la presse d’op­po­si­tion a la vie dure, ils étaient 12 sous les bar­reaux en 2014.

Dans leur majorité, ces jour­nal­istes sont issus de jour­naux locaux de leur pays d’o­rig­ine. Sur 221 détenus, out­re les trois jour­nal­istes d’Al Jazeera, seuls deux autres tra­vail­laient pour des médias occi­den­taux : Zhang Miao, cor­re­spon­dant chi­nois du Zeit, et Jason Reza­ian, cor­re­spon­dant iranien du Wash­ing­ton Post. Et dans 30% des cas, ces jour­nal­istes tra­vail­laient en free-lance, pigistes ou blogueurs.

Pho­to d’en-tête: Peter Greste et sa famille au moment de sa libéra­tion (AFP / Patrick Hamilton)