Justice, Politique

Les députés adoptent le projet de loi sur le renseignement

Malgré la mobilisation des opposants et l'engagement de certains députés, à droite comme à gauche, le texte a été adopté en première lecture mardi, avec 438 voix pour et 86 contre.

Le pro­jet de loi sur le ren­seigne­ment a été adop­té en pre­mière lec­ture à l’Assem­blée nationale mar­di après-midi. Le texte a obtenu 438 voix pour, et 86 voix contre.

Avant l’an­nonce du scrutin, plusieurs députés sont inter­venus devant l’hémi­cy­cle afin de présen­ter les posi­tions des dif­férents groupes par­lemen­taires. Le député Eric Ciot­ti a indiqué que l’UMP voterait en majorité pour le pro­jet de loi même si celui-ci reste selon lui incom­plet: “Ce pro­jet de loi est insuff­isant mais néces­saire (…) Nous n’au­rons jamais la même atti­tude, indigne, que cer­tains au moment de l’af­faire Mer­ah.

Alain Tour­ret a ensuite pris la parole au nom du groupe RRDP, le groupe rad­i­cal, répub­li­cain, démoc­rate et pro­gres­siste. Le député a lui aus­si pointé les dys­fonc­tion­nements du texte mais a plaidé le besoin de le vot­er: ” les députés du RRDP voteront unanime­ment un texte oppor­tun indis­pens­able qui ren­force la sécu­rité des français.

L’op­po­si­tion du groupe écol­o­giste EELV, con­nue depuis plusieurs jours, a été con­fir­mée par le député Ser­gio Coro­n­a­do.  Il a déploré la manière dont a été élaboré le pro­jet: “La néces­sité de légifér­er est une réal­ité, mais elle ne jus­ti­fie aucune­ment le recours à la procé­dure accélérée.”

Un projet largement adopté

L’adop­tion mas­sive du pro­jet de loi a été accueil­lie avec colère par les asso­ci­a­tions et les mil­i­tants qui s’y étaient opposé. Amnesty Inter­na­tion­al  a dénon­cé la légal­i­sa­tion de “pra­tiques de sur­veil­lance extrême­ment intru­sives sans autori­sa­tion préal­able ni con­trôle du juge, pour­tant gar­di­en des lib­ertés individuelles.” 

La Quad­ra­ture du Net, asso­ci­a­tion de lutte pour la défense des droits des citoyens sur Inter­net, a elle aus­si con­damné l’ aban­don des principes démoc­ra­tiques”. Les mil­i­tants souhait­ent désor­mais se tourn­er vers les séna­teurs, qui seront appelés à se pronon­cer fin mai, à con­tr­er le pro­jet de loi.

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