Politique

Manuel Valls confirme l’inspection du lycée Averroès de Lille pour “savoir ce qu’il s’y passe”

Manuel Valls était l’in­vité d’Eu­rope 1 à 8h15 ce matin. Inter­rogé quant à la récente polémique con­cer­nant le lycée musul­man Aver­roès de Lille*, Manuel Valls a déclaré :

Le rec­torat du Nord-Pas-de-Calais a déclenché une inspec­tion générale car il faut réu­nir tous les élé­ments pour bien savoir ce qu’il s’y passe (…) Quand il y a cette con­fu­sion dans les esprits, à l’é­cole, dans les familles, sur inter­net, c’est le com­bat d’une généra­tion : il faut faire vivre les valeurs de la République, partout, il faut appli­quer la loi (…) Nous devons aider les musul­mans qui ne sup­por­t­ent pas d’être con­fon­dus avec l’in­té­grisme, le con­ser­vatisme, le rad­i­cal­isme. Il faut com­bat­tre les groupes islamiques, par la loi, la police, les ser­vices de ren­seigne­ments (…) une reli­gion ne peut pas impos­er son dis­cours dans nos quartiers. Il y a beau­coup de choses qui ont déjà été engagées mais il faut les ren­forcer. C’est un com­bat de cha­cun pour la laïc­ité (…) et il doit être mené en dis­ant à nos com­pa­tri­otes musul­mans qu’ils font par­tie de la République.”

La polémique fait suite à une tri­bune d’un pro­fesseur de philoso­phie du lycée Aver­roès, pub­liée dans Libéra­tion le 15 jan­vi­er inti­t­ulée “Aujour­d’hui le prophète aus­si est Char­lie”, qui avait provo­qué la colère d’une par­tie des mem­bres de l’établissement.

Trois semaines plus tard, le 6 févri­er, Soufi­ane Zitouni annonçait sa démis­sion et pub­li­ait une sec­onde tri­bune pour jus­ti­fi­er son geste (“Pourquoi j’ai démis­sion­né du Lycée Aver­roès”). Il y racon­te plus en détails son “quo­ti­di­en durant les 5 mois passés au sein de ce lycée” et  “ses dif­fi­cultés suite à la pub­li­ca­tion de ce texte”. Dans ce nou­veau texte, Soufi­ane Zitouni y décrit avec des mots très forts les dérives anti­sémites qu’il a pu con­stater au sein de son étab­lisse­ment durant les 5 mois où il y a enseigné. Pour lui, le lycée joue un dou­ble jeu avec l’E­tat Français pour con­tin­uer à touch­er des sub­ven­tions, tout en “diffus(ant) de manière sournoise et per­ni­cieuse une con­cep­tion de l’islam qui n’est autre que l’islamisme […]”.

Le même jour, le lycée Aver­roès décidait de porter plainte con­tre le pro­fesseur de philoso­phie, l’ac­cu­sant de dif­fuser des idées islamistes.

A lire aus­si: Le lycée musul­man Aver­roès porte plainte pour diffama­tion.