Incarcéré vendredi 24 avril pour homicide involontaire, le commandant Mohammed Ali-Malek est tenu pour responsable du naufrage de son chalutier le 19 avril en mer Méditerranée, au cours duquel 800 migrants avaient trouvé la mort en essayant de passer en Europe. Cette nouvelle tragédie, qui porte à 1 700 le nombre de noyades depuis le début de l’année, repose la question urgente d’une autre politique migratoire européenne maritime.
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- Qui sont ces migrants qui s’entassent dans de frêles embarcations ?
A l’heure où, dans les bas-fonds de la Méditerranée, les corps et les épaves s’entassent, l’Office de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) associe la baisse des demandes d’asile en Europe cette année par la hausse du nombre de morts pendant la traversée. Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’entreprendre ce voyage souvent sans arrivée? De quelles nationalités sont-ils, quels âges ont-ils et qu’espèrent-ils trouver en Europe ?
Lire : Migrants : qui sont ces voyageurs sans retour et souvent sans arrivée ?
- La Libye, carrefour d’immigration
Pour beaucoup, l’aventure s’arrête à quelques milles seulement du point d’embarquement. Ces dernières semaines, au moins deux naufrages ont eu lieu au large des côtes libyennes. Et cela n’a rien d’un hasard. Pourquoi le pays est-il devenu en quelques années la porte d’entrée vers l’Europe et la base arrière des passeurs et des trafiquants de clandestins ? Leurs intérêts sont multiples, on vous explique.
Lire : Pourquoi la Libye est-elle devenue le passage obligé des migrants vers l’Europe ?
- Le cri d’alarme des associations
Pour prévenir d’autres drames, l’ONG Amnesty International s’est fortement mobilisée cette semaine. Elle a organisé plusieurs actions coups de poing, comme au Royaume Uni, où des centaines de sacs en forme d’humains étaient entassés sur la plage de Brighton, sous la bannière « Don’t let them drown » (NDLR : « Ne les laissez pas se noyer »). En exigeant entre autre la remise à flot du programme « Mare Nostrum » et le déploiement de troupes navales en Méditerranée, l’organisation a ciblé directement les chefs d’états des 28.
Lire : Migrants : Amnesty International interpelle les dirigeants avant le sommet européen
- Un sommet européen exceptionnel
Alors que les associations réclament une opération humanitaire, l’Union européenne semble vouloir s’engager davantage dans la voie répressive. C’est ce qui ressort en tout cas du sommet extraordinaire convoqué jeudi 23 avril à Bruxelles. Parmi les pistes envisagées pour résoudre la question migratoire, les dirigeants ont privilégié un renforcement de la surveillance en mer par le triplement du budget de l’opération “Triton” et une révision de la politique d’asile… Mais pas que.
Lire : Les premières pistes de l’Union européenne pour résoudre le problème des migrants
- Une succession d’échecs pour l’Europe
“Poséidon”, “Triton”, “Hermès”… En dépit des noms légendaires dont elle a été parée, la politique migratoire européenne ressemble en effet jusqu’ici à une succession d’opérations et de plans… passablement inadéquats. Pour quelles raisons n’ont-elles pas marché ?
Lire : La bataille navale de l’UE contre l’immigration clandestine
Crédit photo : Amnesty International/Flickr/CC BY 2.0