Sécurité

Près de 150 actes antimusulmans depuis Charlie selon le CFCM

Cent quar­ante-sept actes antimusul­mans, soit davan­tage que pour l’ensem­ble de l’an­née 2014, ont été recen­sés entre l’at­ten­tat com­mis con­tre Char­lie Heb­do et le 31 jan­vi­er, selon un nou­veau décompte com­mu­niqué ce mer­cre­di par l’Ob­ser­va­toire nation­al con­tre l’islamophobie.

Ces faits ont été recen­sés entre le 7 et le 31 jan­vi­er sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gen­darmerie. Il y a eu 35 attaques de tirs con­tre des mosquées, 112 men­aces (insultes, insultes, slo­gans nazis), a pré­cisé à l’AFP le prési­dent de cet obser­va­toire dépen­dant du Con­seil français du culte musul­man (CFCM), Abdal­lah Zekri.

En 2014, 133 actes antimusul­mans avaient été offi­cielle­ment relevés, soit une baisse de 41,1% par rap­port à l’an­née précé­dente. Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne n’ont pas été pris en compte dans ce bilan, en rai­son d’un décalage de la pré­fec­ture dans la col­lecte des don­nées. 38 actes n’ont pas été recen­sés non plus car les “vic­times ne veu­lent pas porter plainte car elles con­sid­èrent que les procé­dures n’aboutiront pas, que c’est une perte de temps», a ajouté Abdal­lah Zekri.

Le respon­s­able musul­man a de nou­veau dénon­cé un cli­mat d’«hystérie général­isée» en France à l’é­gard de l’is­lam, avec pour exem­ple l’au­di­tion dans un com­mis­sari­at de Nice d’un enfant de huit ans ayant exprimé une sol­i­dar­ité envers les tueurs de Char­lie Hebdo.

Il a égale­ment cité les pro­pos de la vice-prési­dente déléguée de l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet sur des par­ents qui, à Mul­house, «préfèr­eraient amen­er leurs enfants à la prière plutôt que de respecter les horaires de l’é­cole publique». «Même si elle s’est excusée, ces fauss­es déc­la­ra­tions met­tent les musul­mans en accu­sa­tion», a déploré le délégué de la Grande mosquée de Paris.
«Nous, citoyens de con­fes­sion musul­mane, n’aspirons qu’à une seule chose: le vivre-ensem­ble. Il faut met­tre un terme à cette stig­ma­ti­sa­tion», a souligné Abdal­lah Zekri.