CerÂtains les metÂtent en éviÂdence, d’autres les sorÂtent de sous le compÂtoir. « Vous avez pas CharÂlie ? », lance un trenteÂnaire chiqueÂment habilÂlé qui craint d’arriver trop tard.
Il n’est que 9 heures sur les Grands BouleÂvards de Paris, et, à la difÂférence du « CharÂlie des surÂvivants » venÂdu à plus de 7 milÂlions d’exemplaires la semaine du 14 janÂviÂer, le secÂond opus post-attenÂtats ne susÂcite pas de frénésie. Sur les 50 exemÂplaires livrés, seuls quelques-uns sont parÂtis. Si les CharÂlie se vendent, il ne faut pas faire la queue avant l’ouverture de la presse pour s’en proÂcurÂer cette fois-ci.
Le kiosquier s’amuse du conÂtraste. « En 2014, je n’en vendais presque jamais et la semaine dernière j’ai vu débarÂquer un groupe de touristes BriÂtanÂniques qui m’ont acheté 22 CharÂlie sans savoir ce que c’était et en ont jeté imméÂdiÂateÂment huit dans la poubelle devant le kiosque. »
Des Unes rouges sortent toutes les deux minutes de la presse
AujourÂd’hui, les vendeurs de jourÂnaux estiÂment n’écouler le stock que dans la journée. La vague perd de sa puisÂsance. « Je partage moins ce qu’il font que Le Canard enchaîné » qu’il vient d’acheter, soufÂfle, pressé, un homme qui a pourÂtant acheté le numéro des survivants.
Rue MonÂtorgueil, à quelques cenÂtaines de mètres, les 50 exemÂplaires sont parÂtis avant 8h30. Là ausÂsi, pas d’attente, mais des unes rouges qui s’échappent toutes les deux minÂutes de la petite presse réputée pour ses jourÂnaux internationaux.
« Je ne l’avais jamais acheté avant », conÂfesse Romain, conÂsulÂtant en comÂmuÂniÂcaÂtion barÂbu de 26 ans, qui a acheté les deux derniers numéros et conÂtinÂuera ainÂsi « sans s’abonner » car « ils gagÂnent plus d’argent en vente au numéro ». Bertile, elle, n’est « pas adepte » de la ligne édiÂtoÂriÂale mais, comme pour le « numéro des surÂvivants », elle tient à marÂquer son souÂtien, sans savoir si elle l’achètera encore.
Un kiosque n’a pas été livré
De retour sur les Grands BouleÂvards, qui compte quaÂtre kiosques en 200 mètres, le rythme de vente est inéÂgal. « Un toutes les 10 minÂutes », lâche l’un des comÂmerçants, assuré de venÂdre les huit qui lui restent. Les autres ne conÂnaisÂsent pas la même forÂtune : le kiosque à l’angle de la rue MontÂmartre n’en a venÂdu que 10 sur 150.
« C’est timide », glisse le vendeur qui ne doute pourÂtant pas d’écouler son stock dans la journée. Sur l’autre trotÂtoir, son conÂfrère qui en a venÂdu « 1000 ou 1 500 » la dernière fois n’a pas été livré. « On attenÂdra demain », philosophe-t-il en levÂant les mains, fatalÂiste. Les 2,5 milÂlions d’exemplaires sont livrés chaque jour jusqu’à samedi.
PhoÂto : Le nouÂveau numéro de CharÂlie HebÂdo, paru merÂcreÂdi (AFP)