A Versailles, un homme de 39 ans a été condamné ce mardi à trois mois de prison ferme pour avoir envoyé un SMS appelant à “détruire l’imprimerie de Charlie Hebdo”, à une dizaine de ses contacts. Une “provocation directe à un acte terroriste” a retenu le tribunal. Le procureur n’avait requis que quatre mois d’emprisonnement avec sursis.
Le 11 janvier, quelques jours après l’attaque de Charlie Hebdo, l’homme apprend que l’hebdomadaire va publier de nouvelles caricatures du prophète Mahomet. Il décide alors d’envoyer un SMS à une dizaine des contacts de son répertoire téléphonique.
“Mobilisons-nous et détruisons l’imprimerie de Charlie Hebdo. Urgent: faites tourner le message”, écrit-il, avant d’expliquer qu’il s’agit selon lui du seul moyen “pour que ces actes de terrorisme et ces tueries en notre nom et contre nous s’arrêtent et que les communautés vivent en paix”.
A l’audience, l’homme a qualifié ce texto de “bêtise”, de “connerie de gamin de 15 ans.” Il a expliqué son geste par un sentiment de “frustration” vis-à-vis de la France ajoutant qu’il s’opposait aux caricatures de “tous les prophètes, chrétien, musulman et juif”.
Cet homme, considéré comme inséré socialement et professionnellement a déclaré : “Je ne suis pas un assassin, un meurtrier. Je ne me reconnais pas comme un terroriste. Je ne voulais pas que ça ait lieu. Je ne souhaite la mort de personne”, a‑t-il défendu.
La peine étant aménageable, l’homme a quitté libre le tribunal de grande instance de Versailles. Il devrait être convoqué ultérieurement par un juge des libertés et de la détention.