Justice, Terrorisme

Tarnac : le parquet demande le procès de Julien Coupat pour terrorisme

Mis en exa­m­en en 2008 pour “asso­ci­a­tion de mal­fai­teurs en rela­tion avec une entre­prise ter­ror­iste” et après plusieurs années d’en­quête mou­ve­men­tée, le par­quet de Paris a req­uis un ren­voi en cor­rec­tion­nelle de Julien Coupat et deux autres mem­bres du groupe d’ul­tra-gauche impliqué dans l’af­faire Tarnac, a révélé Le Minde, jeu­di 7 mai.

Il ne s’ag­it que du réquisi­toire du min­istère pub­lic, qui peut être suivi, ou non, par la juge d’in­struc­tion en charge du dossier, Jeanne Duyé. La déci­sion doit inter­venir avant l’automne.

Des sabotages sur des lignes de TGV

En novem­bre 2008, dix per­son­nes appar­tenant à une mou­vance de l’ul­tra­gauche, à Tarnac, petit vil­lage de Cor­rèze, avaient été mis­es en exa­m­en pour  “asso­ci­a­tion de mal­fai­teurs en rela­tion avec une entre­prise ter­ror­iste”. Ces jeunes étaient accusés d’être impliqués dans dif­férents sab­o­tages de lignes TGV.

Les trois prin­ci­paux mis en exa­m­en (Julien Coupat,  Yil­dine Lévy, sa con­cu­bine et Gabrielle Hallez) vont donc peut-être, être ren­voyés devant le tri­bunal cor­rec­tion­nel pour des sab­o­tages “en rela­tion avec une entre­prise ter­ror­iste.” Le min­istère pub­lic a égale­ment req­uis un non-lieu pour deux autres per­son­nes du groupe ain­si que pour trois des cinq sab­o­tages car l’en­quête n’a ” pas per­mis d’i­den­ti­fi­er les auteurs”.

Face au manque d’élé­ments les reliants aux dégra­da­tions, le par­quet a req­uis un ren­voi pour des ” ten­ta­tives de fal­si­fi­ci­a­tion de doc­u­ments admin­is­trat­ifs”, des “recels” de doc­u­ments volés ou des “refus de se soumet­tre à des prélève­ments biologiques” pour 5 autres mem­bres présumés.

Une enquête critiquée

L’en­quête de l’af­faire “Tarnac” a  soulevé des ques­tions. A l’époque des faits, le gou­verne­ment de François Fil­lon avait fait de cette mou­vance ultra gauche une pri­or­ité poli­cière. Les méth­odes con­testées d’en­quête de la Direc­tion cen­trale de ren­seigne­ment intérieur (DCRI), renou­velée à l’époque, ont frag­ilisé l’in­struc­tion. Deux pièces du dossier sont vive­ment cri­tiquées : la sur­veil­lance illé­gale du domi­cile de Julien Coupat et des écoutes sauvages.

Julien Coupat, terroriste ?

La ques­tion la plus déli­cate reste la qual­i­fi­ca­tion d’acte ter­ror­iste con­cer­nant les faits. En effet, les sab­o­tages des cinq lignes TGV aux mois d’oc­to­bre et de novem­bre 2008 avaient seule­ment engen­dré d’im­por­tants retards. Pour l’in­stant, le min­istère pub­lic a tranché “la final­ité ter­ror­iste du grou­pus­cule ne saurait être nuancé par l’ab­sence de vic­times humaines”.

 

(avec AFP)