L’affaire de la jupe trop longue a rapidement fait le tour des rédactions. Dans la précipitation, une donnée importante aurait été mal interprétée par les médias, selon le site d’information Arrêt sur images (article payant). Tout est parti d’un chiffre donné par le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) : 130 cas similaires à celui de Sarah K., privée de cours pour avoir porté une jupe trop longue, auraient été recensés.
Que faut-il comprendre par “cas similaires” ? Pour l’AFP, il s’agit de 130 lycéennes ou collégiennes interdites de cours. Pour TF1, il s’agit de 130 cas d’exclusions. Seul le Monde reste vague quant à la définition du chiffre, évoquant “plus d’une centaine de cas” de collégiennes et de lycéennes à qui leur établissement “reprochait” une tenue vestimentaire contraire à la loi de 2004.
Interrogé par le site d’Arrêt sur images, le CCIF donne quelques détails. “Il ne s’agit pas de 130 exclusions, ce sont les journalistes qui ont extrapolé. Il s’agit de jeunes filles harcelées, voire sanctionnées par rapport à leur tenue”, explique sa porte-parole Elsa Ray.
Il ne s’agit donc pas de 130 cas de jupes trop longues mais de cas de “tenues” jugées inappropriées par des dirigeants d’établissements scolaires.
“Quand ce n’est pas la jupe, c’est le gilet, quand ce n’est pas le gilet, c’est le bandeau”.
“On a reproché à des élèves de porter trop souvent des gilets, avec des manches trop longues ou des couleurs trop sombres, explique encore Elsa Ray, qui assure que seules sont concernées les filles identifiées comme musulmanes.