Justice

Perpétuité : le tueur de l’Essonne fait appel

Yonin Palmier a été condamné à la peine maximale par les assises de l'Essonne pour le meurtre de quatre personnes commis entre novembre 2011 et avril 2012. Il a décidé de faire appel.

Yoni Palmi­er a décidé de faire appel de sa con­damna­tion à la per­pé­tu­ité assor­tie d’une péri­ode de sûreté de 22 ans pour qua­tre assas­si­nats com­mis dans l’Es­sonne entre novem­bre 2011 et avril 2012, a‑t-on appris ven­dre­di auprès du greffe du tri­bunal d’Evry.

« C’est une déci­sion per­son­nelle de quelqu’un qui a pris la peine max­i­male et n’a rien à per­dre », a déclaré à l’AFP l’un de ses avo­cats Me Lau­rent Caru­so, qui n’a « pas insisté pour qu’il le fasse, ni pour qu’il ne le fasse pas ».

Lors de ce procès dit du « Tueur de l’Es­sonne », Palmi­er a tou­jours nié avoir tiré, ne recon­nais­sant sa respon­s­abil­ité que dans le pre­mier meurtre. La cour avait égale­ment décidé à son encon­tre un place­ment en réten­tion de sûreté à l’is­sue de sa déten­tion s’il s’avérait être tou­jours dan­gereux, une mesure très rarement pronon­cée depuis son entrée en vigueur en 2008.

“C’est une épreuve de plus pour les familles”, a réa­gi Me Frank Natali, avo­cat de l’une des par­ties civiles. « Je ne vois pas ce qu’il pour­rait dire de plus dans un nou­veau procès. Mais s’il croit qu’il va pou­voir con­tin­uer son jeu per­vers en faisant appel et en remet­tant le doute chez les proches des vic­times, il se trompe. Les familles n’at­ten­dent plus rien de lui et de ses hypothé­tiques expli­ca­tions », a‑t-il ajouté.

Yoni Palmi­er, 36 ans, a été recon­nu coupable des meurtres avec prémédi­ta­tion de Nathalie Davids, Jean-Yves Bon­nerue, Mar­cel Brunet­to et Nad­jia Boud­jemia, tous com­mis dans un ray­on de quelques kilo­mètres dans l’Es­sonne, dans un park­ing souter­rain et deux halls d’immeubles.

Les qua­tre vic­times, que rien ne relie, ont toutes été tuées d’au moins une balle dans la tête à bout portant.

Tout au long des trois semaines de procès, Yoni Palmi­er s’é­tait retranché der­rière une invraisem­blable « théorie du groupe­ment » : des « gens » qui auraient tué au hasard pour le venger d’a­gres­sions qu’il dit avoir subies depuis l’en­fance sans que la jus­tice n’intervienne.

Une défense frag­ile face à des élé­ments à charge acca­blants : l’arme util­isée pour les qua­tre crimes, por­teuse de son seul ADN, avait été retrou­vée dans l’un de ses box, ain­si que la moto sportive bleue et blanche aperçue sur les lieux des assas­si­nats par plusieurs témoins.

(Avec AFP)

Crédit pho­to : CC BY Wiki­me­dia Commons