Politique

Le micro-parti de Marine Le Pen mis en examen pour escroqueries

Nou­veau nuage dans l’hori­zon poli­tique de Marine Le Pen. Alors que son père, à qui elle a retiré le statut d’ad­hérent, s’acharne con­tre elle depuis quar­ante-huit heures (« félonie », « trahi­son », « honte que la prési­dente du Front Nation­al porte mon nom »…), un front judi­ci­aire se rapproche.

Son micro-par­ti, Jeanne, vient d’être mis en exa­m­en en tant que per­son­ne morale, mer­cre­di 6 mai, pour « accep­ta­tion par un par­ti poli­tique d’un finance­ment provenant d’une per­son­ne morale et escro­queries », à l’oc­ca­sion des élec­tions lég­isla­tives de 2012.

Un enjeu à 10 millions d’euros

Aux 577 can­di­dats fron­tistes qui se présen­taient pour devenir députés, Jeanne a ven­du des kits élec­toraux com­posés de tracts, affich­es et sites web. Ces kits étaient fab­riqués par la société Riw­al, dirigée par Frédéric Chatil­lon, un proche de Marine Le Pen déjà mis en exa­m­en dans cette affaire le 8 avril pour « finance­ment illé­gal de par­ti poli­tique ».

Ces kits auraient été imposés aux can­di­dats, alors que c’est illé­gal. Surtout, ils auraient été large­ment sur­fac­turés, ce qui aurait per­mis de dégager une pre­mière plus-value.

Or, tous les can­di­dats fron­tistes n’avaient pas les moyens d’a­cheter ces kits dont le coût était de 16 650 euros avant sur­fac­tura­tion. Pour se le per­me­t­tre, 525 d’en­tre eux ont été con­traints de con­tracter un prêt accordé par… Jeanne, le micro-par­ti lui-même. Le prêt s’ex­erçant avec un taux d’in­térêt, une deux­ième plus-val­ue a pu être prélevée au passage.

Avec ces manœu­vres, Riw­al et Jeanne sont soupçon­nés d’avoir détourné 10 mil­lions d’eu­ros au total, selon Le Monde.

« Nous n’avons rien à nous reprocher »

En déplace­ment à Prague où elle assis­tait à une con­férence de l’OKS, un par­ti con­ser­va­teur polon­ais « parte­naire offi­ciel » du Front Nation­al, Marine Le Pen s’est défendue devant la presse.

« Je per­siste à vous dire que nous n’avons rien à nous reprocher. […] C’est une mesure admin­is­tra­tive absol­u­ment clas­sique depuis que la loi a per­mis la mise en exa­m­en des per­son­nes morales. »

 

(Avec AFP)

(Crédits pho­tos : Rémi Noy­on / Flickr)