Politique

Jean-Marie Le Pen “désavoué” à l’heure où le FN statue sur son sort

“J’ai été désavoué”, a déclaré Jean-Marie Le Pen à sa sor­tie du siège du par­ti à Nan­terre (Hauts-de-Seine). L’homme poli­tique de 87 ans  exclut tout retrait de la vie poli­tique et con­tin­uera à “par­ler en son nom”.

Dans un com­mu­niqué, le bureau poli­tique du FN déclare “dés­ap­prou­ver” les pro­pos de Jean-Marie Le Pen. Cette réac­tion des 44 mem­bres du par­ti à majorité “marin­iste” ne doit pas “préjuger des déci­sions du bureau exé­cu­tif” qui va se tenir lun­di 4 mai dans l’après-midi.

Une réu­nion au cours de laque­lle les cadres du par­ti doivent stat­uer sur de pos­si­bles sanc­tions à l’égard de Jean-Marie Le Pen après ses déc­la­ra­tions polémiques des semaines passées. Le fon­da­teur du FN refuse de par­ticiper au bureau exé­cu­tif et a quit­té le siège du par­ti, à Nan­terre (Hauts-de-Seine) lun­di vers 15H. Les sanc­tions encou­rues par “le Men­hir” du FN ne sont pas claires. Le bureau peut décider du retrait du titre de prési­dent d’hon­neur de Jean-Marie Le Pen qu’à con­di­tion de réu­nir une con­grès excep­tion­nel. “Ca va être fait très vite”, a déclaré, lun­di, Gilbert Col­lard, député FN du Gard a pro­pos de l’or­gan­i­sa­tion d’un con­grès. L’autre sanc­tion éventuelle est une exclu­sion du par­ti. “Tout est pos­si­ble”, selon Flo­ri­an Philip­pot, vice-prési­dent du parti.

La réu­nion d’un bureau exé­cu­tif inter­vient après l’interview don­née par Jean-Marie Le Pen à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Dans cet entre­tien, le fon­da­teur du FN a crée la con­tro­verse en par­lant des cham­bres à gaz comme d’un « détail de l’histoire », de « l’immigré » Manuel Valls, du maréchal Pétain et de l’idéologie des proches de sa fille Marine Le Pen.

“Jean-Marie Le Pen ne doit plus pou­voir s’ex­primer au nom du Front nation­al, ses pro­pos sont con­traires à la ligne fixée”, a déclaré dimanche la prési­dente du par­ti sur Europe 1.

Il s’agit d’une crise famil­iale mais aus­si poli­tique pour le par­ti d’extrême droite. La fille mar­que claire­ment ses dis­tances avec son père comme lors du défilé du 1er mai. Le FN rend à cette occa­sion hom­mage à Jeanne d’Arc selon la tra­di­tion instau­rée par Jean-Marie Le Pen. Pour la pre­mière fois, Marine et Jean-Marie Le Pen n’ont pas défilé côte à côte.

Marine Le Pen mar­que une rup­ture nette avec le prési­dent d’honneur du par­ti. Elle cri­tique, lun­di matin, la ges­tion du FN par son père et par­le d’un pos­si­ble “con­grès de réno­va­tion” du par­ti. “Quelque part, les vic­toires actuelles du Front mar­quent aus­si une forme d’échec de la stratégie qu’il (NDLR Jean-Marie Le Pen) a menée”, a déclaré Marine Le Pen selon le Figaro. “il ne sup­porte pas l’idée que le Front nation­al puisse avancer et enreg­istr­er de bons résul­tats sans lui, avec une stratégie qui n’est pas la sienne et à laque­lle il n’a jamais cru.”, a pour­suivi la prési­dente du parti.

(Avec AFP) (Crédits pho­to: Marie-Lan Nguyen/CC BY 2.0)