La coalition de milices Fajr Libya, qui contrôle la capitale libyenne, a lancé jeudi 23 avril des raids aériens contre des positions du groupe jihadiste Etat islamique (EI) à Syrte, une ville à 450 kilomètres l’est de Tripoli, selon des responsables et des témoins.
Selon un responsable local, les raids ont notamment visé le complexe de Ouagadougou, où l’EI a installé son centre de commandement et de contrôle.
L’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011 à l’issue d’une révolte de plusieurs mois, avait l’habitude de tenir ses conférences internationales dans ce complexe située dans le centre de Syrte, dont il était originaire.
Depuis mercredi soir, de violents combats à l’arme lourde opposent l’EI au bataillon d’infanterie 166 de Fajr Libya à Syrte, a indiqué en outre Saïd Khaled Bou Jazi, porte-parole du bataillon.
Le gouvernement et le Parlement exilés
Des combats sporadiques opposent depuis environ deux mois l’EI à ce bataillon, chargé par le Congrès général national (CGN, Parlement sortant réinstallé par Fajr Libya) de rétablir la sécurité à Syrte.
La Libye a sombré dans le chaos après la mort de Kadhafi, et les milices y font la loi. Fajr Libya s’est emparée en 2014 de Tripoli, poussant le gouvernement reconnu par la communauté internationale, ainsi que le Parlement, à s’exiler dans l’est du pays.
Un gouvernement rival sous l’influence de Fajr Libya s’est autoproclamé à Tripoli, travaillant avec le CGN. Profitant de cette instabilité, l’EI a pris pied l’an dernier dans le pays où il contrôle notamment des zones dans la région de Syrte. L’ONU supervise des pourparlers depuis mars au Maroc entre les deux Parlements rivaux, en vue de former un gouvernement d’union.
(Avec AFP)
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