Politique

Des candidats FN risquent l’exclusion pour leurs propos racistes

Des candidats FN aux élections départementales devront répondre de leurs propos racistes devant la commission de discipline du FN.

Les con­vo­ca­tions se mul­ti­plient au Front nation­al. Après Jean-Marie Le Pen, « quelques dizaines de can­di­dats » du par­ti d’ex­trême-droite aux élec­tions départe­men­tales sont con­vo­qués en com­mis­sion de dis­ci­pline du par­ti les 28 et 29 mai pour leurs pro­pos polémiques, a annon­cé jeu­di le secré­taire général du par­ti, Nico­las Bay.

Lors de ces élec­tions, les pro­pos xéno­phobes, islam­o­phobes, anti­sémites ou homo­phobes tenus par ces can­di­dats sur les réseaux soci­aux avaient été relevés par de nom­breux médias, et le FN en avait sus­pendu certains.

Marine Le Pen, qui rel­a­tivi­sait régulière­ment le nom­bre de ces can­di­dats auteurs de pro­pos polémiques en rap­pelant le nom­bre de plus de 7 600 can­di­dats FN pour ces élec­tions, avait promis « une fer­meté totale », dis­ant souhaiter les voir exclus du parti.

« Je suis en total désac­cord avec ces gens-là. D’ailleurs en tant que prési­dente du Front nation­al, je les sus­pends, je les con­voque devant la com­mis­sion des dis­ci­plines sys­té­ma­tique­ment, et ils sont en règle générale exclus du Front nation­al », avait-elle affir­mé mi-mars.

Mais elle avait aus­si promis qu’elle rendrait « coup pour coup pour défendre l’hon­neur de ses can­di­dats » aux élec­tions départe­men­tales, qui, selon elle, ont été « vic­times d’une cam­pagne » s’ap­puyant « sur un mépris de classe, le mépris du peu­ple ».

Jean-Marie Le Pen en première ligne

Ces com­mis­sions de dis­ci­pline étaient ini­tiale­ment prévues mi-avril mais elles se déroulent « un peu plus tard que prévu compte tenu du délai de con­vo­ca­tion » et d’in­struc­tion des dossiers, a expliqué M. Bay, le patron de l’ad­min­is­tra­tion du parti.

Une autre procé­dure dis­ci­plinaire est en cours, con­tre le prési­dent d’hon­neur du FN, Jean-Marie Le Pen. Il doit répon­dre devant le bureau exé­cu­tif du par­ti réu­ni en for­ma­tion dis­ci­plinaire de ses pro­pos polémiques tenus début avril dans l’heb­do­madaire d’ex­trême droite Rivarol et sur BFMTV — RMC

Ce bureau exé­cu­tif se déroulera vraisem­blable­ment lun­di, comme l’ont con­fir­mé plusieurs sources fron­tistes, sous réserve que le patri­arche de 86 ans, récem­ment hos­pi­tal­isé pour un « petit prob­lème car­diaque », y assiste.

Aucun candidat n’est parvenu à s’imposer

Par­mi les dizaines de can­di­dats con­vo­qués fin mai, fig­ure par exem­ple Marie-José Dessaucy. Le 25 jan­vi­er, cette can­di­date FN dans les Pyrénées-Atlan­tiques avait renon­cé à son investi­ture « pour ne pas nuire au FN » à la suite de la pub­li­ca­tion sur son compte Face­book de pro­pos racistes comme « Bat­tez-vous pour ne pas devenir arabe » ou encore « Qu’on les met­tent (sic) sur un bateau et qu’on les fassent (sic) couler au milieu de le mer et de l’océan ». L’an­ci­enne can­di­date assure que son compte a été piraté.

Plus prob­lé­ma­tique : la plu­part des cas avaient été dévoilés après le dépôt des can­di­da­tures. Dans ces cas, le FN n’a pas pu « dés­in­ve­stir » les can­di­dats, mais avait promis que s’ils étaient élus, ils ne siégeraient pas sous les couleurs frontistes.

Selon un décompte réal­isé par le Huff­in­g­ton Post, sur 104 can­di­dats épinglés par la presse, soit 1,4% de l’ensem­ble des can­di­dats FN, aucun n’est par­venu à s’im­pos­er lors de ces élec­tions fin mars, même si 56 avaient franchi le cap du pre­mier tour.

Lors des précé­dentes élec­tions depuis l’ar­rivée de Marine Le Pen à la tête du FN en jan­vi­er 2011, le par­ti a dû à plusieurs repris­es exclure des can­di­dats auteurs de pro­pos délictueux. Des plaintes d’as­so­ci­a­tions antiracistes ont aus­si été annoncées.