Accusée par certains de ne pas suffisamment s’investir dans le combat contre l’Etat islamique et le djihadisme, la Turquie a franchi un cap mercredi 22 avril. Son président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a qualifié l’EI de « virus […] destiné à diviser et à détruire » la communauté musulmane, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le chef de l’Etat irakien. Le chef de l’état turc a ajouté durant l’entretien qu’il accuse les pays de l’Union européenne d’abandonner les migrants à leur sort et de “les laisser mourir” après tous les naufrages de ce début d’année dans la Méditerranée.
Ce virage a été amorcé mardi par Ankara, quand le ministre des Affaires étrangères a indiqué, au cours d’un voyage aux Etats-unis, que la Turquie allait renforcer le contrôle de ses frontières. Dans les faits, le gouvernement turc a placé sur sa liste d’interdiction d’entrer sur le territoire un total de 12 800 personnes soupçonnées de vouloir rallier les rangs de l’Etat islamique.
“Une stratégie internationale est essentielle pour éradiquer cette mouvance. Même si nous parvenons à détruire Daesh, un autre groupe émergera sous un autre nom” a détaillé Recep Tayyip Erdogan. Une manière pour le président turc d’appuyer sur un problème qui gangrène et qui nécessite un engagement groupé et stratégique. La Turquie semble déterminée à participer au combat contre l’Etat islamique et le djihadisme, et elle le dit maintenant sans sourciller.
(avec AFP)