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Député français à Damas : “J’ai été frappé par le nombre d’Américains que je croisais”

Le député social­iste Gérard Bapt s’ex­pri­mait ce matin sur sa vis­ite, avec trois autres élus français, au régime syrien de Bachar Al-Assad.

Inter­rogé en duplex par France Inter, l’élu de Haute-Garonne explique avoir ren­con­tré “des élé­ments de la société civile (…), le min­istre des Affaires étrangères et le prési­dent de l’Assem­blée nationale syri­enne” dans le cadre d’une vis­ite “stricte­ment privée”. Mais il ne s’est pas entretenu avec le dic­ta­teur syrien, con­traire­ment à ses trois com­pagnons, le député UMP Jacques Myard, le séna­teur UMP Jean-Pierre Vial, et le cen­triste François Zoc­chet­to. “J’en avais pris l’en­gage­ment moral vis-à-vis de mes inter­locu­teurs con­seillers diplo­ma­tiques du gou­verne­ment”, a‑t-il expliqué.

Mal­gré ces con­tacts évo­qués au gou­verne­ment, le Pre­mier min­istre Manuel Valls a con­damné l’ini­tia­tive : “J’ai écrit à Gérard Bapt, je le con­vo­querai et je prendrai des sanc­tions.” Le chef du gou­verne­ment a rap­pelé sur RTL jeu­di matin que “Bachar n’est pas un dic­ta­teur autori­taire, c’est un boucher”.

Les rela­tions diplo­ma­tiques entre la France et la Syrie sont coupées depuis 2012. “Pour retrou­ver le chemin de la paix, il faut bien à un moment ou un autre trou­ver le moyen de se par­ler”, s’est défendu Gérard Bapt, esti­mant que “l’ur­gence est de dimin­uer les souf­frances civiles” de chaque côté.

“J’ai été frap­pé, en cir­cu­lant dans notre hôtel, par le nom­bre d’Améri­cains que je croi­sais”, a‑t-il ajouté, évo­quant notam­ment “un ancien pro­cureur général de la Cour suprême des États-Unis”, avant de con­clure: “Beau­coup de pays européens (…) con­sid­èrent ce gou­verne­ment comme fréquentable.”

“Quand on arrive à Damas, on n’a pas le sen­ti­ment d’être en face d’un régime qui est sur le point de s’ef­fon­dr­er”, a t‑il ajouté.

“Coexistence active” des religions

Gérard Bapt a aus­si ren­con­tré des dig­ni­taires religieux. “Le grand mufti de la République sun­nite” et deux patri­arch­es chré­tiens, “le melkite catholique et le grec ortho­doxe”. Le député a tenu des pro­pos flous : “leurs dis­cours ne man­i­fes­taient pas de la tolérance entre eux, mais (…) man­i­fes­taient de la coex­is­tence active entre chré­tiens et musul­mans.” Avant d’a­vancer : “En Europe et en France en par­ti­c­uli­er, il y aurait (peut-être) quelques leçons à tir­er de ces acteurs de la société civile.”

 Pho­to d’en-tête : Gérard Bapt, député PS inter­viewé par France Inter. cap­ture d’écran.