Ce journaliste danois de 68 ans a été le rédacteur en chef du Jyllands Posten de 2003 à 2008. Il était donc à la tête du journal lorsqu’il a publié les 12 caricatures de Mahomet qui ont soulevé le monde musulman en 2005. La plus connue et la plus controversée est celle présentant le prophète avec une bombe dans son turban, sur laquelle est écrite la Chahada, la profession de foi musulmane. Au lendemain de la publication, Juste avait déclaré : « Nous ne nous excuserons pas parce que nous vivons au Danemark, sous la loi danoise. Nous avons notre liberté d’expression ». Mais après avoir reçu de nombreuses menaces de mort, il s’est excusé en 2006 dans une lettre ouverte publiée d’abord dans le quotidien algérien El Watan, puis reprise partout dans le monde. Il y regrette un « grand malentendu ». Malgré ces excuses, il vit toujours sous protection policière.
Mahomet avec une bombe dans le turban, c’est lui. Depuis, il vit sous protection policière. Il a également du quitter son domicile pour s’installer dans une maison ultra sécurisée à Arhus dans l’Est du Danemark, et quitter son poste au Jyllands Posten. Cela ne l’a pas empêché d’être victime de plusieurs tentatives d’assassinats. La dernière remonte à 2010. Un homme s’était alors introduit chez lui avec une hache. Le vieil homme avait tout juste eu le temps de s’enfermer dans la salle de bain avec sa petite-fille pour lui échapper.
En 2005, il était à la tête du service culture du Jyllands Posten. Al Qaeda le considère donc comme un des responsables de la publication des caricatures et en fait sa cible. Contrairement à Juste et Westergaard, Rose a décidé de quitter le Danemark et de s’installer aux Etats-Unis. Il n’en a pas pour autant délaissé son journal puisqu’il en est le chef du service international et correspondant aux Etats-Unis. Il est revenu sur l’affaire des caricatures dans un livre: La tyrannie du silence. Rose est nominé pour le prix Nobel de la paix 2015.
A l’origine, il s’agissait d’une simple exposition à Malmö (Suède) sur le thème “Le chien et l’art”. Mais Vilks a décidé de jouer sur le terrain politique. On est alors en 2007, et l’artiste suédois choisit de représenter Mahomet en “chien de rond-point”, l’équivalent suédois de nos nains de jardin. La réaction ne se fait pas attendre, Al Qaeda promet 100 000 $ à celui qui aura sa peau, avec un bonus de 50 000 $ en cas d’égorgement. Comme la plupart des cibles de l’organisation terroriste, il vit depuis sous protection policière. Ce qui ne l’a pas empêché d’être victime de plusieurs tentatives d’assassinat, notamment samedi dernier à Copenhague. Il les prend toutes avec philosophie, estimant que ce n’est pas lui qui est visé mais son travail, et il refuse de céder à la peur.
« L’islam c’est le diable », «Il y a de nombreuses similitudes entre le Coran et le nazisme, le communisme et le fascisme »… On ne compte plus les sorties islamophobes de ce pasteur américain à la tête d’une église d’une trentaine de fidèles. Le 11 septembre 2013, il avait été arrêté alors qu’il s’apprêtait à bruler 3000 exemplaires du Coran, un pour chaque personne décédée lors des attentats du 11 septembre. Les autorités ont réussi à empêcher cet autodafé, mais Jones se livre régulièrement à ce genre de provocation.
Après l’assassinat de Théo van Gogh en 2004, le Néerlandais Wilders a trouvé son cheval de bataille: la lutte contre l’islam et les musulmans aux Pays-Bas. “Je le dis de manière plus claire : ma culture est meilleure que la culture islamique”. Aujourd’hui député européen et à la tête du Parti européen pour la liberté, il a tour à tour proposé d’interdire le Coran aux Pays-Bas, d’interdire l’immigration en provenance des pays à majorité musulmane et d’expulser toute personne originaire de ces pays coupable d’un délit. Dès 2008 il est désigné comme cible par Al Qaeda pour son film islamophobe Fitna.
Swaddiq est un avocat, activiste de l’Assemblée nationale des Coptes américains. Mais ce n’est pas pour son appartenance religieuse qu’il est visé, c’est pour la promotion qu’il a faite de L’Innocence des musulmans, ce biopic de Mahomet, qui présente le prophète comme un enfant illégitime, un coureur de jupons, un pédophile et un voleur. La mise en ligne de ce film avait provoqué des émeutes violentes partout dans le monde arabe, qui avaient conduit à l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi (Libye).
Voici 27 ans que l’auteur britannique d’origine indienne vit avec la menace d’une fatwa demandant son assassinat. La raison : Les versets sataniques, un roman jugé blasphématoire par l’ayatollah Khomeini et qui a donc demandé sa mort. Rushdie vit dans la clandestinité, sous la protection des forces de police britanniques. Il est devenu une des icônes de la liberté d’expression.
Ayaan Husi Ali. Si elle n’a pas l’honneur d’avoir sa photo sur l’affiche puisqu’elle n’est jamais voilée, Ayaan Husi Ali n’en est pas moins menacée par Al Qaeda. Cette activiste d’origine somalienne est Néerlandaise et se bat contre l’excision. Elle a également affirmé l’incompatibilité entre l’Islam et les valeurs occidentales. En 2004, elle a collaboré avec Théo van Gogh pour le film Soumission.
Même si ce film a couté la vie à Van Gogh, Ayaan Husi Ali continue son combat pour la liberté, depuis les États-Unis, où elle a déclaré: “J’aime la vie plus que la mort. Ce message est plus fort que tout ce qu’ils font. Notre seule chance de pouvoir combattre ces barbares est d’en parler. Je pense qu’un crayon aura toujours bien plus de pouvoir que toutes leurs armes.”
Molly Norris. En 2010, Molly Norris est journaliste pour le Seattle Weekly et elle se livre à l’exercice de la caricature de Mahomet. Quelques jours plus tard, après avoir reçu de nombreuses menaces, elle propose de créer la “journée du dessin de Mahomet”. Elle devient alors la cible d’Al Qaeda. Sur les conseils du FBI, elle abandonne son travail, change d’identité. Aujourd’hui, elle vit toujours caché.
Photo d’en-tête : L’affiche des cibles d’Al-Qaïda qui circule sur Internet.