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Ce que l’on sait des attentats de Copenhague

Deux personnes ont trouvé la mort après l'attaque d'un centre culturel de Copenhague et d'une synagogue de la capitale danoise. Dimanche, la police estimait avoir abattu l'auteur des deux attentats. Lundi, deux complices présumés ont été inculpés. Le point sur les événements.

Plus d’un mois après la vague d’at­ten­tats qui a frap­pé la France, le Dane­mark a été visé par deux attaques à Copen­h­ague, qui ont causé deux morts et cinq blessés. La police danoise a annon­cé ce dimanche qu’elle pen­sait avoir abat­tu l’auteur, après un échange de coups de feu dans le quarti­er pop­u­laire de Nør­re­bro. On appre­nait lun­di que “deux hommes sont inculpés de com­plic­ité”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, Steen Hansen, refu­sant de détailler les élé­ments à charge.

Quelles cibles étaient visées ?

Une pre­mière fusil­lade a eu lieu same­di après-midi devant le cen­tre cul­turel Krudt­tøn­den à Øster­bro, qui abri­tait une con­férence sur le thème “art, blas­phème et lib­erté d’expression”.

Dans la nuit de same­di à dimanche, une deux­ième fusil­lade a éclaté près de la syn­a­gogue de Copenhague.

Com­ment se sont déroulées les attentats ?

La pre­mière attaque a eu lieu same­di après-midi. Le débat au cen­tre cul­turel se tenait sous haute pro­tec­tion poli­cière, en rai­son de la par­tic­i­pa­tion de Lars Vilks, dessi­na­teur sué­dois et auteur en 2007 d’une car­i­ca­ture de Mahomet. L’am­bas­sadeur de France, François Zimer­ay, était égale­ment présent. A 15h30, un homme armé d’un pis­to­let-mitrailleur a criblé de balles le cen­tre, dont l’ac­cès était fil­tré par un détecteur de métaux, rap­porte Le Monde.

L’at­taque a été d’une vio­lence extrême, plusieurs dizaines de balles ont été tirés, comme le mon­tre un enreg­istrement sonore de la BBC. «Ils nous ont tiré dessus de l’ex­térieur”, a expliqué François Zimer­ay. C’é­tait la même inten­tion que Char­lie Heb­do sauf qu’ils n’ont pas réus­si à entr­er». Le réal­isa­teur danois Finn Nør­gaard, 55 ans, a été tué, tan­dis que deux policiers ont été blessés.

La deux­ième fusil­lade a éclaté après minu­it (heure de Paris) près d’une syn­a­gogue. Une per­son­ne a été mortelle­ment blessée à la tête et deux policiers ont été blessés. Le prési­dent d’une asso­ci­a­tion com­mu­nau­taire juive, le Con­seil de sécu­rité juif des pays nordiques, Michael Gel­van, a déclaré à l’AFP que l’homme tué était juif et qu’une céré­monie de con­fir­ma­tion était en cours dans la syn­a­gogue au moment de l’attaque.

Dan Uzan, 37 ans, sur­veil­lait les accès au bâti­ment, selon Michael Gel­van. Le min­istre des Affaires Etrangères, Lau­rent Fabius a con­fir­mé ce dimanche sur Europe 1 que la vic­time était de con­fes­sion juive.

Qui est l’au­teur pré­sumé de ces attentats ?

Selon la police danoise, le sus­pect était âgé de 22 ans, d’o­rig­ine danoise et con­nu des ser­vices de police pour des actes de vio­lence et pour déten­tion d’armes. Il est soupçon­né d’avoir voulu imiter les atten­tats de jan­vi­er à Paris. “Il peut avoir été inspiré par la pro­pa­gande mil­i­tante islamiste dif­fusée par l’É­tat islamique ou d’autres organ­i­sa­tions ter­ror­istes”, a déclaré Jens Mad­sen, directeur des ser­vices de ren­seigne­ment (PET).

Ce dimanche soir le quo­ti­di­en danois Ekstra Bladet pub­lie le nom et la pho­to du tireur pré­sumé de Copen­h­ague. Il s’ap­pellerait Omar Abdel Hamid El-Hus­sein. Les autorités danois­es restent néan­moins muettes sur l’i­den­tité de l’in­di­vidu, dont la traque fut rapi­de­ment menée.

Dans un pre­mier temps, la police danois a cru que l’at­taque du cen­tre cul­turel était l’oeu­vre de deux hommes ayant pris la fuite à bord d’une Volk­swa­gen Polo. Le véhicule vide a été retrou­vé quelques heures plus tard.

La police danoise a ensuite affir­mé être à la recherche d’un seul sus­pect. Sa pho­togra­phie, enreg­istrée par une caméra de video sur­veil­lance plusieurs min­utes avant le pre­mier atten­tat, a été dif­fusé sur le compte twit­ter de la police danoise.

La traque du sus­pect s’est alors accélérée, grâce aux ren­seigne­ments d’un taxi qui a trans­porté l’homme du lieu où il avait aban­don­né sa voiture jusqu’à un apparte­ment. La police a mis les lieux sous sur­veil­lance. Le sus­pect y serait retourné vers 04h50 dimanche matin.

Après avoir ouvert le feu sur les forces de l’or­dre, il a été abat­tu par la police.

Quelles sont les réac­tions politiques ?

“Nous vivons un très triste matin. Toutes nos pen­sées vont aux vic­times et à leurs proches. Deux per­son­nes inno­centes ont per­du la vie dans cet acte ter­ror­iste cynique con­tre le Dane­mark”, a con­damné le Pre­mier min­istre danois Helle Thorning-Schmidt.

Dans un com­mu­niqué, la Reine du Dane­mark a exprimé sa “tristesse”. “Mes pen­sées vont au réal­isa­teur tué et au jeune garde de sécu­rité de la com­mu­nauté juive, qui sont devenus des cibles. J’en­voie mes plus sincères con­doléances aux par­ents et aux policiers blessés. Il est impor­tant au cours d’une sit­u­a­tion aus­si grave que nous pro­té­gions ensem­ble les valeurs sur lesquelles reposent le Danemark”.

En France, François Hol­lande a exprimé “toute la sol­i­dar­ité de la France au Dane­mark dans cette épreuve”. De son côté, Manuel Valls a envoyé un mes­sage sur Twit­ter avec le hash­tag “JeSu­is­Char­lie”.

“Nous avons le coeur à Copen­h­ague” a affir­mé ce dimanche le min­istre des Affaires étrangères Lau­rent Fabius sur Europe 1. Le min­istre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve est atten­du sur place dans la journée.

Nico­las Sarkozy a égale­ment fait part de son “émo­tion” après les fusil­lades de Copenhague.

Pho­to d’en-tête : La police en fac­tion devant le cen­tre cul­turel Krudt­ton­den à Copen­h­ague. (Soren Bidstrup/Scanpix Denmark/AFP)