De notre envoyée spéciale à Lille.
L’histoire commence avec une tribune intitulée “Aujourd’hui, le prophète est aussi Charlie”, publiée dans le quotidien Libération le 15 janvier dernier, quelques jours après les attentats de Paris. Soufiane Zitouni, son auteur, est professeur de philosophie au lycée Averroès de Lille, seul lycée musulman de France “privé sous contrat”.
Dans cette première tribune, le professeur qui a travaillé pour Libération dans les années 1980, décrit un Islam qui, selon lui, “manque d’humour, de recul, de sérénité dès que l’on touche à un tabou, un dogme, un interdit”, comme peut l’être la représentation du Prophète. La tribune se termine sur ces mots :
“Oui, j’ose le dire, comme le très beau dessin de Luz le suggère avec tendresse et intelligence : le prophète de l’islam, Mohammed, pleure avec nous toutes les victimes innocentes de la barbarie et de l’ignorance, et demande à Allah le pardon pour les nombreuses brebis égarées se réclamant de sa religion alors qu’elles n’ont toujours pas compris l’essentiel de son message.”
Cinq jours plus tard, Sofiane Meziani, professeur d’éthique au lycée Averroès et membre du Collectif des musulmans de France, répond à son collègue en utilisant la même arme, une tribune parue dans Le Plus du Nouvel Obs, intitulée “Charlie: le problème n’est pas religieux. Stigmatiser les musulmans est une erreur”. Selon M. Meziani, son ancien collègue se trompe de cible en désignant les musulmans : pour lui le problème n’est pas religieux mais “socio-économique, culturel, éducationnel”.
Monsieur Zitouni, ne reviendra plus au lycée Averroès. Il pose sa démission et se met “en arrêt maladie” dans la foulée, comme le raconte le journal Libération. Deux semaines plus tard, vendredi 6 février, il reprend la plume dans une seconde tribune : “Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès”. Dans celle-ci, ce ne sont plus les musulmans en général ou l’islam qui sont visés, mais l’établissement Averroès, ses élèves, ses professeurs et ses dirigeants. Antisémitisme, communautarisme, repli sur soi, problèmes de mixité, tabous autour de la sexualité ou de la théorie darwinienne de l’évolution, absence d’esprit critique de la part des jeunes : les exemples sont nombreux et précis.
Les attaques font grand bruit dans les médias et, dans les heures qui suivent, Monsieur Zitouni est invité par BFM TV. Lundi 9 février, Soufiane Zitouni est également l’invité des matinales d’Europe 1, où il réitère ses accusations contre le lycée et y ajoute des suspicions de financement de la part du Qatar.
Du côté du lycée Averroès, c’est l’abattement : vendredi 6 février, certains professeurs fondent en larmes en découvrant la seconde tribune de leur ancien collègue. “Personne ne se reconnaissait dans les propos tenus par M. Zitouni”, racontent les enseignants. L’équipe de direction et le corps professoral décident cependant de ne pas cacher l’existence du texte aux élèves, avant de porter plainte pour diffamation. Une pétition est également lancée, mardi, et recueillait 2 300 signatures jeudi matin.
Enfin, une inspection générale de l’Académie de Lille est demandée par l’établissement, pour que des agents de l’État viennent confronter le plus vite possible les propos de M. Zitouni à l’épreuve des faits. Elle s’est déroulé mercredi 11 février. En attendant les conclusions du rapport, notre journée d’enquête à l’intérieur des murs du lycée Averroès permet de contre-balancer plusieurs points issus de l’argumentaire de Mr Zitouni.
1. “Une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme”
Ce que dit M. Zitouni :
“En réalité, le lycée Averroès est un territoire ‘musulman’ sous contrat avec l’État” […] qui “joue un double jeu avec notre république laïque (…) en montr(ant) patte blanche dans les médias pour bénéficier d’une bonne image dans l’opinion publique […] tout en diffus(ant) de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme, c’est-à-dire, un mélange malsain et dangereux de religion et de politique.”
La réponse du lycée Averroès :
“Cela fait 10 ans que le lycée existe, 10 ans que nous laissons les portes ouvertes aux médias, que nous sommes inspectés régulièrement, parfois 8 fois par an… Si quelque chose avait du percer, ça ce serait su !”, estime Eric Dufour, professeur de littérature à Averroès depuis 2007 et nommé directeur adjoint à la rentrée 2014.
Le lycée Averroès, de par son statut d’établissement musulman “privé sous contrat”, est régulièrement inspecté par l’Éducation nationale, notamment en ce qui concerne les programmes et le contenu des cours. Abdelkader Saïm, professeur de SVT, a exercé pendant des années dans le secteur public avant de rejoindre, en 2005, le lycée Averroès. Pour lui, rien n’a changé dans sa manière d’enseigner : “Ici, on apprend la même chose qu’ailleurs, on n’est pas déconnecté du reste de monde. J’étais encore en formation, la semaine dernière, avec des collègues d’autres établissements publics ou privés. On partage nos expériences et ça permet de se rendre compte qu’on est face aux mêmes difficultés, par rapport à la manière d’enseigner telle ou telle chose par exemple.”
Les professeurs interrogés ont par ailleurs affirmé qu’il n’avait pas été question de leur appartenance religieuse lors de leur recrutement. Madame Afejjay, professeur d’histoire-géographie au lycée Averroès depuis 10 ans (après 5 ans dans le public) l’assure : “On ne m’a pas demandé ma confession pendant l’entretien. Et si on me l’avait demandé, je pense que je n’aurais pas répondu. Je ne suis pas ici pour ça, je suis un agent de l’État. Ici, on ne fait pas de prosélytisme. On est enseignant et c’est déjà beaucoup.”
“Pour nous, le fait d’être musulman n’est pas un critère de sélection, confirme Eric Dufour le directeur adjoint et prof de littérature. Quand je suis arrivé ici en 2007, le directeur ne m’a pas demandé de quelle confession j’étais en entretien et je n’ai pas voulu lui dire que j’étais musulman. J’ai simplement demandé à M. Oufker si je pouvais continuer à enseigner, ici, tout ce que j’enseignais ailleurs. Il m’a répondu que oui et ça m’a rassuré. Je ne m’imaginais pas me censurer dans ma matière pour des raisons religieuses. Pour moi c’était inconcevable, même si je suis musulman.”
Enfin, pour Eric Dufour, il est faux de parler de “mélange malsain entre religion et politique” au sein du lycée. Au contraire, pour lui une grande pudeur règne au sein de l’établissement quant à la confession de chacun : “Je ne peux pas vous dire qui est musulman chez les profs. Il y a des collègues athées, des catholiques, d’autres pour lesquels on ne sait pas… Mais il n’est jamais question de religion entre nous. Il arrive qu’on prie ensemble (NDLR : dans la salle de prière du lycée prévue à cet effet), mais c’est tout. Ce n’est pas un sujet dont on discute dans la salle des profs. Chacun se garde bien de parler de ses convictions, c’est quelque chose d’intime, de personnel, surtout pour les musulmans.”
Au sujet des “ablutions” pratiquées dans le lavabo qui jouxte la salle des profs, les enseignants interrogés ne nient pas les faits, mais n’estiment pas que cela pose un problème dans un lycée musulman et précisent que M. Zitouni lui-même, les pratiquait.
Par ailleurs, des copies d’évaluations de philosophie montrent qu’il corrigeait ses élèves en s’appuyant, dans la marge, sur des versets du Coran. Le proviseur de l’établissement, M. Hassan Oufker en a apporté la preuve en image, sur le plateau de “La nouvelle édition” de Canal+, mardi 10 février, en montrant une copie à l’écran sur laquelle était inscrit en rouge, “Vous doutez de l’existence de Dieu Ayoub ?”. “C’est strictement interdit, s’est emporté le proviseur, c’est M. Zitouni qui a un problème avec la religion, pas nous!”
Des dires que viennent confirmer le témoignage des anciennes élèves de M. Zitouni. “Les terminales L de M. Zitouni reconnaissent que c’était un bon prof de philo, mais qu’il ne parlait de philo que 30% du temps, les 70% restant étant consacré à l’islam”, reconnait Stephen Urani, le successeur de M. Zitouni depuis lundi 9 février. Aujourd’hui, le nouveau prof de philosophie affirme qu’il doit rattraper avec ses élèves un sérieux retard sur le programme.
2. “Un antisémitisme quasi culturel”
Ce que dit M. Zitouni :
“En plus de vingt années de carrière en milieu scolaire, je n’ai jamais entendu autant de propos antisémites de la bouche d’élèves dans un lycée !”. Un thème “récurrent et obsessionnel”, […] “un antisémitisme quasi culturel” qui se serait manifesté par le biais d’élèves ayant affirmé en cours que “la race juive est une race maudite par Allah” qui forme “un lobby très puissant” qui “domine tous les médias français” et “orchestre une cabale contre l’islam en France”. “Enfin, combien d’élèves n’ai-je pas entendu encenser, défendre, soutenir Dieudonné !”.
La réponse du lycée Averroès :
“Qu’on dise de mes élèves qu’ils sont antisémites, je trouve ça profondément injuste et ça remet complètement en cause mon enseignement, s’emporte Mme Afejjay, professeur d’histoire-géographie depuis 10 ans au lycée Averroès. Le 19 janvier dernier, j’ai amené mes élèves de première au musée de la résistance à Bondues, visiter une exposition sur la libération des camps. Et chaque année, on participe au concours national de la résistance et de la déportation. Là-dessus on n’a de leçons à recevoir à personne.”
Pour Sofiane Meziani, professeur d’éthique et auteur de la tribune suite à laquelle Soufiane Zitouni a démissionné, parler d’un tel antisémitisme au lycée Averroès n’a pas de fondement. Il rappelle que, récemment, un débat “interreligieux” portant sur les points communs entre islam et judaïsme a été organisé au lycée, animé par M. Zitouni lui-même. Sur le site internet du lycée Averroès, le professeur de philo a d’ailleurs écrit un petit texte affirmant que tout s’était bien passé, en des mots qui contrastent avec ceux de sa tribune du 6 février : “Une bien belle rencontre que celle entre Yona Ghertman, jeune rabbin de Cagnes-sur-Mer, et Sofiane Meziani, notre professeur de culture musulmane. […] Les nombreuses questions de nos élèves ont ensuite donné un certain relief au débat. Gageons alors que cette rencontre fraternelle entre judaïsme et islam au lycée Averroès a pu apporter de la lumière des deux côtés.”
Enfin, M. Meziani regrette l’attitude de M. Zitouni vis à vis des élèves qui auraient tenu, si cela est avéré, des propos antisémites : “Et même s’il y avait eu des dérives dans une classe, le rôle du professeur c’est de prendre du recul et de déconstruire les préjugés. Dans sa tribune, M. Zitouni dit qu’il s’est battu pour exercer son métier de prof de philo, mais visiblement, il s’est vite découragé, car il n’a que quatre mois de présence effective au lycée. Or il faut écouter les jeunes, leur donner la parole et échanger : si on ne leur donne pas, en cours, les moyens de dire ce qu’ils pensent, c’est internet qui va faire le travail et on sait les conséquences que ça peut avoir…”
3. “Des thèmes et des mots tabous”
Ce que dit M. Zitouni :
“[…] Il y avait les thèmes et les mots tabous…” comme “la théorie darwinienne de l’évolution” ou “le mot ‘sexe’ ”, affirmant qu’un jour, “une élève (voilée) qui s’était proposée pour lire un texte de Freud, refusa de prononcer le mot ‘sexe’ à chacune de ses occurrences dans l’extrait concerné.”
La réponse du lycée Averroès :
Sur la sexualité, les arguments du professeur d’éthique Sofiane Meziani contre-balancent nettement les accusations de M. Zitouni : “J’ai consacré un chapitre de deux heures à la sexualité. Et au mois de janvier, on a organisé une journée entière consacrée à la sexualité, avec présence obligatoire pour les premières et les terminales. Il y a eu d’abord une projection, puis des ateliers — notamment avec un psychologue — pour permettre l’échange et le débat, briser les préjugés et faire de la prévention. Les élèves en étaient très contents, ils ont même demandé que ça se refasse!”, concède le professeur d’éthique.
En ce qui concerne l’épisode de la jeune fille qui aurait “refusé” selon les termes de M. Zitouni, de prononcer le mot “sexe” dans un texte, les élèves qui étaient présentes à ce moment là ont raconté l’épisode à leur nouveau prof de philosophie. La jeune fille en question aurait pouffé de rire, visiblement gênée, en butant sur le mot, et aurait effectivement marqué un silence chaque fois que le mot apparaissait par la suite. “C’est bien différent d’un refus catégorique, formalisé comme tel et justifié par des arguments religieux comme le laissait sous entendre M. Zitouni” précise Stephen Urani. “Il faut les écouter, ces jeunes filles : c’est une affaire de pudeur, de trait culturel, en partie lié à leur religion. Mais se braquer et refuser le débat n’est pas la bonne attitude à adopter, au contraire”. Dans son cours du jour consacré à l’épicurisme, M. Urani n’hésitera d’ailleurs pas à poser des questions franchement : “Pensez vous que la sexualité soit un besoin naturel nécessaire, simplement nécessaire, ou vain ?”
Enfin, pour le professeur de SVT Abdelkader Saïm, il ne faut pas oublier que l’adolescence est “une période où le rapport au corps et à la sexualité” est particulier pour tous les adolescents, quelle que soit leur confession. “Pour moi le sexe ne doit pas être un tabou. Vous voulez que je vous montre l’article que j’ai distribué à mes élèves en cours aujourd’hui ?”, questionne-t-il en tendant une photocopie. Dessus, un article du Nouvel Observateur paru en avril 2012 qui évoque le cas d’une candidate transsexuelle canadienne autorisée à participer à Miss Univers.
4. “Pas de livre du philosophe Averroès” au CDI
Ce que dit M. Zitouni :
“Mais quelle n’a pas été ma surprise de constater que sur les rayons du CDI de cet établissement, il n’y avait ni livres du philosophe andalou, ni livres sur lui !”
La réponse du lycée Averroès :
“Premièrement, qu’il y en ait ou pas, ça n’est pas une preuve de quoi que ce soit. Je ne pense pas que les lycées publics Fénelon ou Faidherbe de Lille disposent d’une étagère entière consacrée à celui dont le lycée porte le nom, justifie la documentaliste de l’établissement, Mme Mamèche. Deuxièmement, c’est faux de dire qu’il n’y a rien sur le philosophe Averroès, il y a des ouvrages qui le mentionnent, même si aucun ne lui est entièrement consacré”, reconnaît-elle. Parmi eux, un numéro de Philosophie Magazine que M. Zitouni aurait eu entre les mains et feuilleté à l’automne, assure la documentaliste. “Il y aussi des ouvrages sur les savants, les scientifiques ou la philosophie, dans lesquels des passages parlent d’Averroès”. Enfin, nous avons pu constater que les rayons de la petite bibliothèque de l’établissement étaient peu fournis. “Il faut faire des choix”, résume Mme Mamèche.
5. La théorie de l’évolution et Darwin
Ce que dit M. Zitouni :
“Le Coran ne dit pas cela, donc cette théorie est fausse ! J’avais beau me référer au livre de l’astrophysicien Nidhal Guessoum (…) qui affirme (…) que la théorie de l’évolution est non seulement compatible avec le Coran, mais que plusieurs versets coraniques vont dans son sens, rien n’y faisait non plus.”
La réponse du lycée Averroès :
Abdelkader Saïm, professeur de SVT depuis 2005, récuse totalement : “L’évolution en SVT, c’est quelque chose qui est discuté dans tous les programmes, en particulier en terminale S, mais je n’ai jamais eu aucun souci à l’enseigner. Il y a toujours des interrogations. Est-ce que l’on descend du singe ? Par qui a‑t-on été créés ? Mais quand on leur explique les choses de manière scientifique et argumentée, il n’y a aucun souci.
L’enseignant note d’ailleurs des progrès à ce sujet depuis quelques années : “On oppose de moins en moins les croyances et les théories scientifiques. Aujourd’hui, on considère que les théories de Darwin n’entrent pas directement en contradiction avec les convictions des uns et des autres.”
6. Des élèves qui “répètent comme des perroquets bien dressés”
Ce que dit M. Zitouni :
“Avec toujours cette même rengaine, comme répétée par des perroquets bien dressés…”
La réponse du lycée Averroès :
Bien des professeurs interrogés ont été particulièrement frappés et émus par cette accusation de M. Zitouni. “Nos élèves sont le contraire des perroquets qui ingurgitent sans réfléchir, il faut au contraire les freiner parfois tellement ils posent des questions !”, réagit Sophie Muhallil, la professeur d’espagnol.
En salle des profs, le dessin d’un lycéen a été affiché sur le tableau “Libre expression”. Une sorte de caricature “un peu moqueuse à propos de M. Zitouni”, concède Hachemi, assistant d’éducation depuis l’année dernière. Pour lui, c’est aussi une manière de montrer que les élèves, même musulmans, ne sont pas dénués de sens de l’humour — contrairement à ce que disait M. Zitouni dans sa première tribune.
Dans la salle des profs, l’article publié sur le HuffingtonPost.fr, de la main d’un enseignant, Abderrahim Bouzelmate, circule. Ils ne le connaissent pas, mais trouvent qu’il a trouvé les mots juste pour décrire le sentiment des professeurs vis à vis de cette atteinte à l’intelligence de leurs élèves :
“[…] vous présentez vos anciens élèves — contre lesquels vous vous acharnez dans la plus grande partie de votre papier — comme étant des bêtes à manger du foin avec un degré d’intelligence proche du zéro. Je vérifie à l’instant la situation de l’établissement inculpé, et on m’indique qu’il a été élu meilleur lycée de France au palmarès des lycées 2013, avec un taux de réussite de 100% au baccalauréat. Cet élément, étrangement absent dans votre papier, me pousse à me poser une question: où diable auriez-vous pu réussir, si vous ne l’avez pas fait dans l’un des meilleurs lycées de France?”
Il est vrai que les bons résultats et l’enthousiasme soulevé par cet établissement depuis sa création, sont difficilement contestables. Alors même qu’il est situé au cœur d’un quartier défavorisé de Lille et qu’il accueille 60 % d’élèves boursiers (bien au dessus de la moyenne nationale) ils obtiennent tous leur bac à l’issue de leur scolarité.
“On forme des élèves pour qu’ils soient à l’aise dans le supérieur et deviennent acteurs de la société de demain. On ne forme pas des élites musulmanes mais des élites républicaines, affiche le directeur adjoint Eric Dufour, avec un brin de fierté. Ils seront avocats, médecins, journalistes avant d’être musulmans, on ne forme pas des imams ici, et devoir le dire c’est déjà aberrant…”
Pour lui, l’établissement Averroès n’est pas une enclave religieuse dans la République, mais un pont entre les musulmans et la République. Et ce qu’il décrit comme étant un véritable “rempart” contre les dérives religieuses devrait être davantage soutenu par l’État, selon lui. “On nous accuse d’être des islamistes, alors qu’avec notre pédagogie et notre volonté de les faire accéder aux plus hautes qualifications de la République, on évitera qu’ils soient tenté de dériver ! Ici, on leur donne une chance et ils nous le rendent bien.”
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Note de la rédaction :
Contacté par 3millions7.com, Soufiane Zitouni s’est déclaré “épuisé” et “lassé de répéter les mêmes choses aux nombreux médias qui (l)‘ont sollicité”. Il n’a pas répondu précisément à nos questions, nous renvoyant à ses tribunes déjà publiées. Il a enfin réitéré ses suspicions à propos du “financement qatari” du lycée. “Maintenant, […] c’est ma parole contre la leur”, a‑t-il écrit.
Image d’en tête: 3Millions7/ L. Berland