La mort de Kayla Mueller a fait bouger les lignes aux Etats-Unis. Au lendemain de l’annonce officielle du décès de l’otage américaine de 26 ans, détenue par le groupe État islamique depuis l’été 2013, Barack Obama a demandé officiellement au Congrès mercredi l’autorisation d’envoyer des troupes combattre l’organisation jihadiste sur le terrain. Le président des Etats-Unis a transmis une proposition de résolution aux parlementaires, accompagnée d’une lettre pour expliquer sa démarche :
« Si rien n’est fait, le groupe Etat islamique deviendra une menace sérieuse sur le Moyen Orient, et sur le territoire des Etats Unis. Nous devons montrer au monde que nous sommes unis dans notre détermination à contrer la menace. »
La proposition faite par Barack Obama concerne une autorisation pour une campagne militaire sur trois ans, avec l’objectif de mener des opérations ciblées pour « associer des troupes au sol » aux frappes aériennes déjà menées par les Etats-Unis contre le groupe État islamique. Le président américain décrit ces interventions au sol comme des « opérations de secours » ou l’utilisation de « forces d’intervention spéciales pour mener des actions militaires pour contrer l’avancée du groupe EI ». La limite du mandat sur trois ans a pour objectif d’empêcher « une offensive durable » et une occupation du territoire, comme en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003.
S’il rappelle que « les statuts existants (lui) donnent l’autorité dont il a besoin pour agir », Barack Obama dit vouloir travailler en étroite collaboration avec le Congrès :
« Il n’y a pas de meilleur solution pour le Congrès que de me rejoindre pour assurer la sécurité de notre Nation en validant cette proposition. »
Si la proposition est approuvée, elle serait la première autorisation donnée au président des Etats-Unis d’utiliser la force depuis celle votée par le Congrès en 2002, pour permettre à George W. Bush de lancer l’invasion de l’Irak.
Photo : Barack Obama, président des États-Unis (AFP).