Avec pour slogan: « Notre victoire: leur réussite », le SMA vise les 18–26 ans « en risque important de désocialisation ». Techniquement, il s’agit de jeunes identifiés comme « en décrochage » scolaire, n’ayant obtenu aucun diplôme de fin d’études (CAP, BEP, ou baccalauréat). 60 % d’entre eux n’ont pas non plus le brevet des collèges. L’objectif, redonner « confiance », apprendre le « goût de l’effort », apprend-on dans la brochure du SMA. Un projet qui semble fonctionner : en moyenne, 76 % des inscrits sortent avec un emploi ou continuent une formation. Ils sont suivis jusqu’à six mois après la fin de leur stage, notamment en lien avec l’Agence de l’Outre-Mer pour la mobilité, qui propose du travail et des formations en métropole.
En 2013, ils étaient 5 429, dont 20 % de jeunes femmes, de tout l’outre-mer, à s’engager pour six à 12 mois dans ce stage de réinsertion militaire. Au programme : formation militaire, préparation du permis de conduite, stage en entreprise et formation professionnelle. Résumée en 5 « règles d’or », la discipline des volontaires est stricte.
Capture d’écran : www.le-sma.com
Fondé en 1961 dans les Antilles, le SMA a cohabité avec le service militaire classique jusqu’à la professionnalisation des armées en 1996. Maintenu depuis, ses objectifs ont été réévalués à la hausse par le gouvernement en 2009, avec pour cible 6 000 bénéficiaires d’ici 2016. Répartis en huit unités, dont six régiments (Guyane, Martinique, Guadeloupe, la Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française), un groupement (à Mayotte) et un détachement (à Périgueux), le SMA devrait donc prochainement voir naître trois nouveau centres métropolitains.
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Financé par l’État, les collectivités locales, et l’Union européenne (à hauteur de 24 % en 2013), le SMA dispose d’un budget annuel de 211,9 millions d’euros, dont les deux tiers servent à payer les encadrants, militaires ou civils . Chaque année, 39 000 euros sont donc en moyenne consacrés à chaque jeune en difficulté. Un coût élevé si on le compare aux filières classiques de l’école républicaine, où 7 470 euros sont en moyenne dépensés chaque année par élève, avec un budget annuel maximal de 13 880 euros pour les élèves des classes préparatoires. Si la généralisation du dispositif n’est pas encore à l’étude, elle serait en tout cas difficile à appliquer.
Photo d’en-tête : Wikimedia Commons, Militariadefoug