L’agresseur présumé de trois militaires devant un centre communautaire juif, à Nice mardi 3 février, est sorti du silence mercredi. En garde à vue, le jeune homme de 30 ans, qui se serait radicalisé dès 2011, a évoqué sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs, selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP.
Moussa Coulibaly a aussi déclaré qu’à ses yeux, les musulmans étaient persécutés dans le monde. Il aurait également mis en cause François Hollande pour la participation de la France à la lutte contre l’État islamique, assure RTL. Il doit être transféré cet après-midi à Paris pour y poursuivre sa garde à vue. Deux des militaires sont légèrement blessés.
On en apprend également plus sur son parcours. Moussa Coulibaly était connu pour des faits de droit commun, tous commis à Mulhouse entre avril 2006 et novembre 2009 : vol à l’étalage, violences, usage de stupéfiants, outrage à personnes dépositaires de la force publique.
Le jeune homme vivait actuellement au Val-Fourré, quartier sensible de Mantes-la-Jolie (Yvelines), avec sa mère mais sans son père, décédé il y a quelques années. Il est décrit comme “timide” et “gentil” dans son quartier mais s’était fait expulser en décembre de sa salle de sport en raison d’un “prosélytisme agressif”. La police avait été avertie.
Issu d’une “famille de bosseurs”, il a eu “sa période de branleur, comme n’importe quel mec des cités, mais c’est pas un voyou, pas quelqu’un d’agressif”, commente une connaissance du quartier.
Il y a “une dizaine de jours”, Moussa Coulibaly, sans emploi, avait disparu “sans appeler” sa famille, explique brièvement l’une de ses sœurs, qui dit ne pas avoir perçu de signes de radicalisation.
Le 29 janvier, la police aux frontières avait alerté la DGSI et le jeune homme avait été refoulé par les autorités turques. Les enquêteurs de la DGSI l’avaient entendu à son retour, sans suite judiciaire.