Le FN est un parti « d’extrême droite, xénophobe et dangereux pour la démocratie ». C’est en tout cas le visage du FN dessiné dans la troisième édition de l’enquête annuelle « Fractures françaises », réalisée du 22 au 27 avril, sur un panel de 1 000 personnes interrogées sur Internet, par Ipsos/Sopra Steria, et publiée mercredi 6 mai par Le Monde. Paradoxalement, les idées développées par le parti de Marine Le Pen se banalisent et se popularisent.
Le FN n’est pas perçu comme un parti “ordinaire”
Les efforts du FN pour changer de visage n’ont pas portés leurs fruits au vue de l’image du parti dépeinte dans ce sondage. Il est jugé “xénophobe” par 61% de l’échantillon et comme “dangereux pour la démocratie” à 60% (+9 points par rapport à 2014). Le terme d’extrême droite réfuté par le FN pour définir le parti est identifié au FN pour 78% des participants. Le sondage a été réalisé avant la crise politique au sein du parti et l’éviction de Jean-Marie Le Pen.
52% des sondés sont pour le retour de la peine de mort
Un sentiment de « c’était mieux avant » est en léger recul et, en parallèle, les thèmes développés par le FN sont en progression. Le rétablissement de la peine de mort, abolie il y a trente-quatre ans, est souhaité par 52% des sondés (+ 7 points par rapport à 2014). Un durcissement des consciences avec des sujets sociaux en net recul. L’assistanat est perçu comme trop important pour une majorité de sondés.
Plus d’optimisme et moins de social
Un regain de confiance s’illustre toutefois dans cette photographie de la société française. La confiance dans les institutions s’accroît. C’est le cas pour les banques (41%, +6 points par rapport à 2014) et les grandes entreprises (45%, +7 points par rapport à 2014). Au même moment, la nostalgie diminue mais reste tout de même très élevée puisque 70% des sondés regrettent le temps passé, une baisse de 8 points par rapport au précédent sondage de 2014.
Un point de discorde : l’euro
La formation dirigée par Marine Le Pen se présente contre l’euro et en opposition à l’Union européenne. Cet aspect n’est pas plébiscité par les 1 000 personnes interrogées.
Les sondés ne s’affichent pas comme anti-européens mais demande à ce que les pouvoirs des Etats soient renforcés, même au détriment de l’Union européenne.
(Crédits photo : Pistolerro / Flickr)