L’art du compromis pourrait encore lui être bien utile. Entre sécurité intérieure et équilibre budgétaire, le président de la République François Hollande devra vite trancher. Contenter Bercy et la Défense en même temps, c’est tout l’enjeu du Conseil de Défense organisé ce mercredi. Autour du président, plusieurs ministres et responsables militaires devront mettre au clair les nouvelles dispositions.
Pour les années 2014–2019, la loi de programmation militaire (LPM) prévoyait la suppression de 34 000 postes. Mais depuis les attentats à Charlie Hebdo et à l’hypermarché cacher début janvier, ces réductions d’effectifs ne tiennent plus. Quelques jours après les événements, le président de la République a rapidement dû renoncer à supprimer quelques 7500 fonctionnaires alors que le plan Vigipirate était encore renforcé. En mars, le ministère de la Défense évoquait même la possibilité d’en sauver 10.000 autres.
Coût d’un million d’euros par jour
La tendance est donc plutôt favorable à la Défense nationale. Mais jusque-là, la baisse des moyens dans l’armée reste officiellement à l’ordre du jour. Et c’est tout le problème : après les attentats de janvier, l’ « opération sentinelle » a été lancée pour renforcer la sécurité des lieux dits sensibles. Près de 10.000 hommes sont mobilisés pour en assurer la sécurité. Unee opération qui coûterait environ un million d’euros par jour et qui pourrait bien se poursuivre, au minimum, jusqu’au début de l’été, selon François Hollande.
La loi de programmation militaire prévoyait pour 2015 un budget de 31,4 milliards d’euros. Mais c’était également sans compter des recettes qui tardent à venir, comme la vente pour 2,2 milliards d’euros de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés. A cela s’ajoute 9000 hommes qui interviennent encore sur des théâtres extérieurs, comme au Sahel ou en Centrafrique. Pour l’armée française, les coûts et les missions s’accumulent. Mais la menace terroriste, elle, ne faiblit pas. Entre Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, et Michel Sapin, ministre des finances, l’arbitrage risque d’être tendu.