L’extrême pauvreté dans le monde touche 1,01 milliard de personnes… au moins. Ce chiffre pourrait en fait être erroné. C’est ce qu’affirme l’ODI (Overseas Development Institute), un institut indépendant de recherche britannique sur les questions de développement humain. Selon un rapport intitulé The Data Revolution : Finding the Missing Millions, mis en ligne par The Guardian, le nombre de personnes pauvres dans le monde pourrait être largement sous-estimé. 350 millions de personnes ne seraient pas comptabilisées dans les études officielles, notamment celle de la Banque Mondiale.
Des données mal collectées
La cause de ce problème statistique ? Une mauvaise collecte des données. Les techniques traditionnelles, comme le porte-à-porte ou le recensement national, ne permettent pas de fournir des renseignements précis. De plus, ces techniques sont souvent chères à mettre en œuvre, ce qui n’encourage pas les pays les plus modestes à collecter des informations sur leur population. Entre 2006 et 2013, seulement 28 des 49 pays d’Afrique subsaharienne ont mené des études démographiques. Ce qui signifie que les estimations du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (1,25 dollar par jour) sont fondées en partie sur des études datant d’avant 2005…
Le nombre de personnes pauvres dans le monde n’est pas le seul chiffre remis en cause par cette étude. Les statistiques sur les mariages forcés, la mortalité infantile ou l’urbanisation seraient également inexactes. La qualité et la précision de ces données sont pourtant capitales pour prévoir des réponses et des aides efficaces sur le long terme.
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