Education

Supplément d’art et éducation aux médias pour la rentrée 2015

Dès la rentrée 2015, un "parcours créatif" fera partie du cursus des collégiens et lycéens. La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et la ministre de la Culture Fleur Pellerin ont annoncé la mesure dans un collège de Malakoff, en compagnie du dessinateur Plantu.

“Je n’ai jamais rien vu d’aus­si méchant que ce vilain vieil­lard !”, s’écrie un élève en pleine répéti­tion de L’Avare, la pièce de Molière. Rien de nou­veau à l’ate­lier-théâtre du col­lège Paul Bert de Malakoff. Sauf que ce mer­cre­di matin, Najat Val­laud-Belka­cem et Fleur Pel­lerin, min­istres de l’É­d­u­ca­tion nationale et de la Cul­ture, sont dans le public.

Elles sont venues pour annon­cer la mise en place des “par­cours cul­turels indi­vidu­els et col­lec­tifs”, qu’elles souhait­ent instau­r­er offi­cielle­ment dans sco­lar­ité des col­légiens et des lycéens à la ren­trée 2015. Encore très impré­cis, le dis­posi­tif con­siste à pro­mou­voir l’é­d­u­ca­tion médi­a­tique et artis­tique auprès des élèves.

Présentation de Plantu au collège Paul Bert - 3millions7
Présen­ta­tion de Plan­tu au col­lège Paul Bert — 3millions7

Najat Val­laud-Belka­cem a annon­cé que ces par­cours cul­turels seraient soutenus finan­cière­ment par le gou­verne­ment, “pour que les étab­lisse­ments sco­laires puis­sent organ­is­er des cours d’improvisation, de chant…”  L’aide finan­cière servi­ra aus­si à aider au lance­ment d’une radio ou d’un jour­nal dans les écoles :

“Nous voulons qu’un média soit ouvert dans tous les col­lèges et les lycées, c’est très impor­tant pour que les élèves sachent absorber une infor­ma­tion, faire un tra­vail d’investigation et dévelop­per leur esprit critique.”

Fleur Pel­lerin con­firme : “L’ap­pro­pri­a­tion indi­vidu­elle de la cul­ture dans le cadre d’une pra­tique col­lec­tive per­met de s’ouvrir à l’autre et d’ac­quérir des réflex­es de citoyenneté.”

Le dessinateur Plantu pour parler pédagogie

“Des artistes inter­vien­dront, et ces inter­ven­tions seront inté­grées aux par­cours cul­turels, ce ne sera pas sim­ple­ment un petit sup­plé­ment d’âme.”, a annon­cé la min­istre de l’E­d­u­ca­tion nationale.

Une élève demande à Plantu "Quel talent faut-il pour être caricaturiste?" -3millions7

Une élève demande à Plan­tu “Quel tal­ent faut-il pour être car­i­ca­tur­iste?” ‑3millions7

Pour illus­tr­er la volon­té de la min­istre, le dessi­na­teur Plan­tu est venu par­ler aux enfants du rôle du dessi­na­teur dans la société. “Qu’est-ce qu’un dessin de presse ?” ; “Peut-on rire de tout ?” ; “Qu’est-ce que la cen­sure ?” Les ques­tions des élèves fusent et le car­i­ca­tur­iste a tâché d’y répondre :

“Je crois qu’un dessin, une chan­son, une pein­ture, une aquarelle, per­me­t­tent de dire sans se pren­dre la tête des choses qu’on s’interdirait de dire autrement. Ça peut-être aus­si : ‘j’aime les bis­cottes’ ou ‘j’aime pas les bis­cottes’, parce que les dessi­na­teurs ne sont pas des intellectuels.”

Plan­tu a expliqué que le dessi­na­teur devait tou­jours “avoir deux temps d’a­vance”, pour “être plus intel­li­gent que des gars qui atten­dent avec une kalach au coin de la rue.” 

Surtout, il a incité les élèves à rire de tout : “On s’asticote même entre dessi­na­teurs. Il faut pleur­er avec les dessi­na­teurs de Char­lie Heb­do mais aus­si se moquer d’eux.”

Le dessi­na­teur a toute­fois mis en garde les élèves con­tre cet humour qui vise à bless­er : “Bous­culer, ça fait par­tie du boulot. Mais heurter et hum­i­li­er, non.” Avant de par­tir, Plan­tu a lais­sé der­rière lui un dessin pour Karin, la pro­fesseur de français.

Karin, professeur de français par Plantu -3millions7
Karin, pro­fesseur de français par Plan­tu ‑3millions7

Image d’en-tête : ate­lier théâtre au col­lège Paul Bert à Malakoff — 3millions7