Manuel Valls se devait de frapper fort. Le 21 janvier, le premier ministre annonçait le recrutement de 2680 personnes et 425 millions d’euros d‘investissement, sur trois ans, à destination des services de renseignements français. Ces derniers temps, ceux-ci étaient sous le feu des critiques pour n’avoir su prévenir l’attaque des frères Kouachi, contre les locaux de Charlie Hebdo, et la cavale meurtrière d’Amédy Coulibaly, pourtant surveillés par les autorités compétentes.
Ces crédits supplémentaires viennent s’ajouter à un budget des renseignements français parmi les plus élevés d’Europe, juste derrière celui des services secrets britanniques, mais à des années-lumières des moyens colossaux investis par les États-Unis. Retour en chiffres sur les services de renseignement en France et dans le monde.
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Les services de renseignement français se divisent en plusieurs agences. Outre la DGSE (Sécurité extérieure) et la DGSI (intérieure), figurent la Direction du Renseignement militaire (DRM), la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières.
Le budget se répartissait, en 2013, entre huit entités selon un rapport de Philippe Rousselot, extrait de la revue des anciens élèves de l’ENA daté de juin 2014. Au premier rang, en effectifs comme en dotations, les renseignements extérieurs, suivis des renseignements intérieurs, avec respectivement 651 et 200 millions d’euros de crédit pour 2013–2014. Puis viennent les renseignements militaires (DRM), le contre-espionnage (DPSD), les renseignements douaniers (DNRED) et financiers (Tracfin). Enfin, le GIC, spécialiste des écoutes téléphoniques et “l’Académie”, l’école des agents du renseignement français, qui compterait 9 employés à temps plein.
Comparée à l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, la France arrive troisième en terme de ressources consacrées aux renseignement intérieur et extérieur.
Il est difficile d’établir un classement des budgets des services de renseignement en raison de leur confidentialité. Les données sur les États-Unis sont, par exemple, extraites des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden concernant l’agence d’écoutes américaine NSA.
Le budget consacré à la défense permet d’aboutir à une approximation grossière des pays qui consacrent la plus grande part de leur PIB à l’armée et donc, indirectement, aux renseignements. Plus largement, et selon les données de la Banque mondiale, pour 2013, c’est le sultanat d’Oman qui consacre la plus grande part de son PIB à la défense. La Russie arrive 9e et les États-Unis 13e. La France se situe au 35e rang.