La traduction anglaise d’un guide des femmes du groupe Etat islamique a été publiée par le think tank contre l’extrémisme “Quilliam Foundation”. Ce manifeste avait été publié, au mois de janvier, en arabe sur un forum jihadiste par la brigade al-Khanssa, constituée exclusivement de femmes qui défendent le groupe en Irak et en Syrie.
Ce document d’une quarantaine de pages vise à “clarifier le rôle des femmes musulmanes et la vie qui est désirée pour elles, ce qui les rendra heureuses dans ce monde et après”.
Seules les docteurs et les professeures peuvent sortir
Les filles peuvent donc se marier à partir de neuf ans et doivent le respect à leur mari. Elles doivent rester derrière des portes fermées et ne quittent leur maison qu’en de rares circonstances. Il est préférable pour elles de rester cachées et voilées. De ce fait, les boutiques de vêtements et de beauté sont l’ “œuvre du diable”. Le traité répète :
“La fonction fondamentale de la femme est de rester chez elle avec son mari et ses enfants”.
A de rares exceptions, elles peuvent toutefois sortir. Pour servir le jihad ou pour étudier les sciences religieuses. Enfin, les femmes docteurs ou professeures sont autorisées à sortir, mais elles doivent respecter strictement les règles de la Charia.
Les occidentales : “corrompues et viles”
Ce traité critique le monde occidental dit “libre” qui a échoué. Estimant que les femmes qui travaillent ont des “idées corrompues et un esprit vil” et ne respectent ni la religion, ni la Charia, ainsi que la “méthodologie de la vie qui a été ordonnée par Dieu”.
Ce document condamne les “non croyants d’Europe” et appelle ses lecteurs à désavouer le matérialisme pour se consacrer à la connaissance de la religion. La communauté idéale islamique verrait l’application de la Charia ainsi que la diffusion de l’Islam.
“Oui, nous disons ‘restez chez vous’, mais cela ne signifie pas par ailleurs que nous supportions l’illettrisme, l’ignorance ou des temps arriérés. Nous défendons juste la distinction entre travailler — ce qui implique qu’une femme quitte son domicile — et étudier, comme il lui a été ordonné”
Photo d’en-tête : Une femme voilée passe devant une maison en ruines en Palestine. Mohammed Abed / AFP