Politique

Le bureau politique de l’UMP choisit “Les Républicains” comme nouveau nom

Pas de sur­prise. Le bureau poli­tique de l’UMP a choisi, mar­di 5 mai, à la qua­si-una­nim­ité, le nou­veau nom qu’avait déjà préemp­té depuis des semaines son prési­dent Nico­las Sarkozy : les Répub­li­cains. Avant d’être défini­tive­ment adop­té, le nom doit être validé par les mil­i­tants, lors d’un vote élec­tron­ique qui se tien­dra les 28 et 29 mai.

Sur les 51 mem­bres présents lors de cette réu­nion, 50 se sont pronon­cés en faveur. Seul le jup­péiste Edouard Philippe s’est abstenu. Il était l’un des plus fer­vents con­tes­tataires internes face à cette déci­sion. Inter­rogé par Libéra­tion, le 21 avril, il con­damnait le pil­lage séman­tique du terme « Répub­li­cains » qui ne peut, selon lui, être cir­con­scrit à la désig­na­tion d’un seul parti :

« C’est un choix très curieux, et très con­testable. Nous avons, à droite et au cen­tre droit, une cer­taine expéri­ence des change­ments de noms. C’est même une sorte de tra­di­tion ! […] Avec «les Répub­li­cains», nous ne seri­ons dans aucune de ces logiques. A l’UMP, nous sommes des répub­li­cains, sans aucun doute. Mais je ne con­sid­ère pas que nous soyons «les Répub­li­cains». Il me sem­ble qu’un grand nom­bre d’élus et d’électeurs d’autres par­tis le sont tout autant. Ce serait mécon­naître ce qu’est la République. Par déf­i­ni­tion, elle rassem­ble des gens qui ont des con­cep­tions dif­férentes de l’intérêt général, mais qui se recon­nais­sent dans quelque chose de plus large. En nous nom­mant «les Répub­li­cains», c’est comme si nous vid­ions la République de son sens. Je trou­ve cela dan­gereux. Ce serait un vecteur sup­plé­men­taire de cli­vages et de divisions. »

Les juppéistes préféraient “La Maison Bleue”

Les jup­péistes n’ont pas caché, ces dernières semaines, leur préférence pour « La Mai­son Bleue ». D’autres respon­s­ables de droite avaient avancé d’autres sug­ges­tions : Xavier Bertrand, député-maire de Saint-Quentin, pous­sant « Les Pop­u­laires » ou la députée européenne Nadine Mora­no appré­ciant « Le Rassem­ble­ment pour le Peu­ple de France ».

D’autres cri­tiques se sont fait enten­dre, sug­gérant que « Les Répub­li­cains » ren­voie à un découpage poli­tique améri­cain et n’an­cre pas suff­isam­ment le par­ti d’op­po­si­tion dans le paysage français.

Nico­las Sarkozy répond dans Le Figaro de ce 5 mai :

« C’est une bien vaine polémique. Les valeurs que nous met­tons en avant ne sont pas les mêmes de ce côté de l’At­lan­tique. Nous refu­sons le com­mu­nau­tarisme quand eux le recon­nais­sent. Pour nous, il n’y a qu’une seule com­mu­nauté, celle de la nation. Vous voyez bien que notre pro­jet n’a rien à voir avec celui de la droite améri­caine. Répub­li­cains nous sommes, répub­li­cains nous voulons rester. En cela, nous demeurerons fidèles à notre his­toire et à notre identité. »

 

(avec AFP)

(Crédits pho­to : UMP)