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Première revendication de l’Etat islamique aux Etats-Unis

L'organisation djihadiste affirme avoir soutenu l'attaque contre le rassemblement d'une association islamophobe qui a coûté la vie aux deux assaillants dimanche, dans la banlieue de Dallas.

Le groupe dji­hadiste organ­i­sa­tion Etat islamique (EI) a revendiqué mar­di 5 mai sur sa radio une attaque menée deux jours plus tôt con­tre le rassem­ble­ment d’une organ­i­sa­tion islam­o­phobe. Cette dernière avait organ­isé un con­cours de car­i­ca­tures de Mahomet au Texas, dans le sud des États-Unis.

“Deux sol­dats du cal­i­fat ont mené une attaque con­tre un expo­si­tion de car­i­ca­tures con­tre le prophète à Gar­land, Texas, Amérique”, affirme l’or­gan­i­sa­tion qui a proclamé un “cal­i­fat” à cheval sur l’I­rak et la Syrie.

Un polici­er a abat­tu dimanche 3 mai dans la ban­lieue de Dal­las  deux hommes lour­de­ment armés qui ten­taient d’at­ta­quer le rassem­ble­ment de l’or­gan­i­sa­tion Amer­i­can Free­dom Defense Ini­tia­tive (AFDI), qui avait organ­isé un con­cours de car­i­ca­tures de Mahomet.

“Ils étaient là pour tir­er sur les gens”

Un porte-parole de la police de Gar­land, Joe Harn, a pré­cisé lun­di 4 mai que les deux hommes étaient sor­tis de leur véhicule et avaient immé­di­ate­ment ouvert le feu avec des fusils mitrailleurs.

“Claire­ment, ils étaient là pour tir­er sur les gens”, a‑t-il dit, soulig­nant que “sous le feu auquel il était soumis”, son agent avait fait “un excel­lent tra­vail” et qu’il avait “prob­a­ble­ment sauvé des vies”. L’a­gent blessé à la cheville dans la fusil­lade qui n’a duré que quelques sec­on­des a pu quit­ter l’hôpi­tal dès dimanche au soir.

Un assaillant déjà condamné

Selon les médias améri­cains, les deux assail­lants étaient Elton Simp­son, 31 ans, et Nadir Soofi, 34 ans. Le Los Ange­les Times pré­cise que les deux hommes partageaient un apparte­ment à Phoenix, dans l’Ari­zona (sud-ouest). CNN a dif­fusé des images d’a­gents du FBI péné­trant dans l’ap­parte­ment pour le fouiller.

D’après des doc­u­ments de jus­tice, Elton Simp­son avait été con­damné en août 2011 en Ari­zona à trois ans de mise à l’épreuve pour avoir men­ti au FBI. Mais le juge avait estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour établir qu’il avait l’in­ten­tion de rejoin­dre un groupe islamiste en Somalie.

Rejoindre ses “frères” en Somalie

Dans des enreg­istrements du FBI, Simp­son évo­quait son souhait de se ren­dre en Soma­lie pour rejoin­dre ses “frères” et accom­plir le jihad. Cette attaque n’est pas sans rap­pel­er l’at­ten­tat mené en jan­vi­er à Paris con­tre l’heb­do­madaire satirique français Char­lie Heb­do, qui avait pub­lié des car­i­ca­tures du prophète Mahomet. Cette attaque avait fait douze morts, dont plusieurs dessinateurs.

“Pas de comparaison” avec Charlie

Mais pour le rédac­teur en chef de l’heb­do­madaire satirique, Gérard Biard et son cri­tique de ciné­ma, Jean-Bap­tiste Thoret, il n’y a “pas de com­para­i­son pos­si­ble”“Nous n’or­gan­isons pas de con­cours. Nous faisons seule­ment notre tra­vail. Nous com­men­tons l’in­for­ma­tion. Quand Mahomet fait l’in­fo nous dessi­nons Mahomet, mais sinon non. Nous com­bat­tons le racisme et nous n’avons rien à voir avec ces gens-là”, a dit Gérard Biard, dans l’émis­sion d’in­for­ma­tions de Char­lie Rose aux Etats-Unis.

Lire aus­si: En France et aux Etats-Unis, deux con­cep­tions dif­férentes de la lib­erté d’expression

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