Justice, Sécurité, Terrorisme

Attentats de janvier : un deuxième cercle de complices mis au jour

Le cer­cle des com­plices pré­sumés d’Amedy Coulibaly s’agrandit. D’après les révéla­tions du Monde mer­cre­di 22 avril, les enquê­teurs auraient mis à jour un deux­ième réseau de « sous-trai­tants », soupçon­né d’avoir aidé le pre­neur d’o­tages de la porte de Vin­cennes, qui a tué 5 per­son­nes le 9 jan­vi­er, à obtenir des armes. Les frères Kouachi, auteurs de l’at­ten­tat à Char­lie heb­do, auraient pu ensuite béné­fici­er de ces armes.

Sept per­son­nes sont désor­mais mis­es en exa­m­en et placées en déten­tion pro­vi­soire pour asso­ci­a­tion de mal­fai­teurs en rela­tion avec une entre­prise ter­ror­iste. Les pre­mières per­son­nes inter­pel­lées auraient aidé le tueur de l’Hyper Cash­er à se pro­cur­er des gilets pare-balles, des couteaux, des gants et un Taser.

Un sus­pect déjà con­nu pour déten­tion d’armes

Par­mi les sus­pects, le pro­fil d’A­mar R. intéresse par­ti­c­ulière­ment les policiers. Son nom était déjà ressor­ti à plusieurs repris­es au cours de l’en­quête. Déjà con­nu des ser­vices de police pour traf­ic de stupé­fi­ants et déten­tion d’armes, Amar R. serait le dernier à être entré en con­tact avec Ame­dy Coulibaly. Le 6 jan­vi­er, les deux hommes se seraient ren­con­trés à deux repris­es, peu avant que le tueur de l’Hy­per Cacher ne ren­con­tre Chérif Kouachi. L’ADN du Fran­co-Algérien a été retrou­vé sur une liasse de bil­lets dans la planque d’Am­e­dy Coulibaly. Amar R. aurait égale­ment effec­tué une dizaine de voy­ages à Reims (Marne), où habitait Chérif Kouachi. Au cours de l’un de ses voy­ages, son télé­phone sera local­isé tout près du domi­cile de l’aîné des frères Kouachi.

Autre élé­ment à charge, le sus­pect serait très proche de “la mou­vance islamiste rad­i­cale”, et de Mohamed Bel­houcine, selon une source poli­cière. Ce dernier avait réus­si à par­tir pour la Syrie quelques jours après les atten­tats de jan­vi­er à Char­lie Heb­do avec la com­pagne d’Am­e­dy Coulibaly, Hay­at Boumeddiene.

Echange voiture con­tre armes

C’est aus­si un ami de Nezar D. dont l’empreinte ADN avait été retrou­vée sur une arme appar­tenant à Ame­dy Coulibaly. Toutes ces per­son­nes se sont côtoyés à la prison de Villepinte entre 2010 et 2014 et ont con­tin­ué à se voir après leur sortie.

Deux autres per­son­nes sont aus­si sus­pec­tées d’avoir facil­ité la trans­mis­sion de ces armes. L’ADN de Saïd M. a été retrou­vé sur la lanière du Taser de l’Hy­per Cacher. Ali Riza P., Fran­co-Turc, aurait servi de chauf­feur à Ame­dy Coulibaly lors de tra­jets en Bel­gique. A Charleroi, les deux hommes ont ren­con­tré un garag­iste d’o­rig­ine kurde, qui aurait accep­té de racheter une voiture en échange notam­ment d’armes.

Inter­pel­lés à la mi-mars, les noms d’A­mar R., Saïd M. et Ali Riza P. s’a­joutent au dossier et les rôles des uns et des autres se pré­cisent, même si des zones d’om­bres demeurent.

Image d’en-tête : CC-BY-SA Valenti­na Calà