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Migrants : qui sont ces voyageurs sans retour et souvent sans arrivée ?

Un voy­age sans retour mais main­tenant de plus en plus sans arrivée, comme l’ont trag­ique­ment illus­tré les récents naufrages en Méditer­ran­née, voilà qui pour­rait expli­quer le début d’une baisse des deman­des d’asile.

L’OFPRA, l’Office de pro­tec­tion des réfugiés et des apa­trides, a certes recen­sé, mar­di 21 avril, dans son rap­port annuel, une hausse des deman­des d’asile, mais moins forte que les années précé­dentes. Ce, après six années con­séc­u­tives d’augmentation.

Rapport OFPRA 2014

Les raisons de ce fléchisse­ment peu­vent être nom­breuses. La dan­gerosité du voy­age en fait partie.

Des migrants accompagnés d’enfants

Qui sont ces hommes et ces femmes qui risquent leur vie pour venir en Europe ?

L’OFPRA délivre des infor­ma­tions sur le pro­fil des deman­deurs qui cherchent une terre d’accueil :

  • 36,4% de femmes, dont la plu­part vien­nent de Chine, d’Ukraine et d’Arménie. Celles-ci sont sou­vent accom­pa­g­nées d’enfants. Par­mi les 800 morts recen­sés hier, il y avait plusieurs migrants entre 10 et 12 ans.
  • 33,3 ans, c’est l’âge moyen des migrants en 2014.
  • Les migrants venus d’Afrique, sont pour la majorité con­go­lais, soudanais, algériens, maliens, ou nigéri­ans. Les moins nom­breux sont les séné­galais, les tunisiens ou les libyens. Ceux qui vien­nent d’Asie sont ben­galis, chi­nois, ou pak­istanais pour la plu­part. Les européens sont plutôt albanais, koso­vars et arméniens.

Cer­tains mineurs sont dits isolés, c’est-à-dire qu’ils ont moins de 18 ans, et ne sont pas accom­pa­g­nés dans leur voy­age. En 2014, 273 deman­des ont été enreg­istrées, en baisse par rap­port à 2013. Ils sont pour la plu­part orig­i­naires d’Afrique, et plus par­ti­c­ulière­ment du Con­go. Âgés en moyenne de 17 ans, ces jeunes sont majori­taire­ment des hommes. Les ado­les­cents syriens sont de plus en plus à ten­ter le voy­age, représen­tant qua­si­ment 5% des deman­deurs d’asile mineurs en 2014.

Plus de 2000 morts déjà

Mais, dans les bas-fonds de la Méditer­ranée, les corps et les épaves s’entassent. L’année 2015 est la plus meur­trière en terme de naufrages, au creux de cette mer, car­refour de l’immigration et du com­merce, his­torique­ment berceau de civil­i­sa­tions. Il y a eu plus de morts en qua­tre mois, qu’en 2012 et 2013 réunis.

900 migrants ont trou­vé la mort dans les vagues de la Méditer­ranée, entre le 1er jan­vi­er, et le 15 avril. Dans ce même laps de temps, 35 000 migrants sont arrivés à bon port, dans le sud de l’Europe. Depuis cette date, les naufrages se sont enchaînés. Des morts qui s’amoncellent, à mesure que défile le mois d’avril : le 16, la mer emporte 41 migrants, puis 800 trois jours après, et enfin 400 hier. Une série noire qui témoigne de l’urgence.

Camp en Libye
Camp en Libye

DFID — UK Depart­ment for Inter­na­tion­al Development

19500

migrants auraient toute­fois été sauvés par l’opération Fron­tex, à laque­lle par­ticipent huit pays européens, selon le com­mis­saire grec aux affaires intérieures, Dim­itris Avramopoulos.

Un som­met extra­or­di­naire des chefs d’Etat et de gou­verne­ment se déroulera jeu­di 23 avril à Brux­elles. Cette réu­nion décidera de la stratégie à adopter en réponse aux drames méditer­ranéens de ces derniers jours.