Politique

Escapade syrienne, boucherie et finances publiques : les 4 phrases que vous avez peut-être manquées ce weekend

“940 millions d’euros” : le coût du renforcement de l’antiterrorisme depuis janvier, selon Michel Sapin

En bon min­istre des Finances, Michel Sapin a fait les comptes. Dimanche, lors de l’émis­sion du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, il a éval­ué le ren­force­ment de la lutte con­tre le ter­ror­isme en France, après les atten­tats con­tre Char­lie Heb­do et la supérette cash­er, à “940 mil­lions d’eu­ros”.

“Il faut des gen­darmes en plus, un cer­tain nom­bre de gens spé­cial­isés dans la traque du finance­ment du ter­ror­isme ou un cer­tain nom­bre de policiers sup­plé­men­taires ou dans l’ar­mée”, a expliqué M. Sapin, sans oubli­er “des dépens­es annon­cées pour par exem­ple dévelop­per le ser­vice civique, tout ceci au total c’est 940 mil­lions d’eu­ros”.


Michel Sapin, invité du “Grand Jury RTL/ Le… par rtl-fr

Mais, a‑t-il pré­cisé, “l’in­té­gral­ité de ces dépens­es nou­velles sont com­pen­sées par des économies nou­velles”. “Vous croyez qu’on va pinailler sur le finance­ment de la lutte con­tre le ter­ror­isme, il faut y aller mais nous sommes respon­s­ables, il faut dimin­uer nos déficits, maîtris­er nos dépens­es, il faut attein­dre les 21 mil­liards d’é­conomies, on ne va pas com­mencer par en rajouter un mil­liard de plus, donc on équilibre”

“Les Français juifs, leur nation, leur patrie, c’est la France”, pour Marine Le Pen

C’est le dernier soubre­saut de la polémique née des déc­la­ra­tions du prési­dent du Con­seil représen­tatif des insti­tu­tions juives de France (Crif), Roger Cukier­man, sur le car­ac­tère “irréprochable per­son­nelle­ment” de Marine Le Pen. La prési­dente du Front Nation­al a voulu faire preuve de sol­i­dar­ité envers la com­mu­nauté juive, dimanche, sur le plateau de France 3.

“Nier que le fon­da­men­tal­isme islamiste les a pris pour cibles, c’est se men­tir à soi-même. C’est être dans le déni total”, a‑t-elle affir­mé. Mme Le Pen appelle même les juifs à com­bat­tre le fon­da­men­tal­isme, “aux côtés de ceux qui pré­cisé­ment ont été lucides sur ce dan­ger du fon­da­men­tal­isme”. Com­pren­dre : le FN.

“Toute solution passe aujourd’hui par Bachar El Assad”, pour le député Jacques Myard

Jacques Myard, député des Yve­lines, UMP ten­dance sou­verain­iste, a fait par­tie de l’équipée par­lemen­taire qui a voy­agé en Syrie la semaine dernière. Avec deux autres par­lemen­taires, il a dis­cuté pen­dant 90 min­utes avec Bachar al-Assad.

Qual­i­fié de “gugusse” par Nico­las Sarkozy, objet des cri­tiques de François Hol­lande et de Nico­las Sarkozy, Jacques Myard per­siste et signe dans Le Jour­nal du Dimanche :

“S’il fal­lait refaire ce voy­age, je le referais. La diplo­matie, cela ne se fait pas dans les salons, mais sur le ter­rain. Les cris d’orfraie d’un cer­tain nom­bre de “salon­nards” m’indiffèrent complètement.”

Pour le député, la posi­tion diplo­ma­tique de la France — ni le groupe État islamique, ni le régime syrien — est une impasse : “Nous dis­ons qu’il ne faut pas se tromper d‘ennemi. Cela ne sig­ni­fie pas que le régime de Damas est sans respon­s­abil­ités. Il a vraisem­blable­ment du sang sur les mains. Cela dit, non seule­ment on a fait une énorme erreur en répé­tant que Bachar allait tomber ‘dans les quinze jours’, mais force est de con­stater que s’il a des enne­mis, il a aus­si des sou­tiens, et qu’il con­trôle 60% du ter­ri­toire syrien. Et puis l’ennemi, on sait qui c’est : ce sont les ter­ror­istes de Daech.”

Une posi­tion partagée par le député Marc Le Fur, vice-prési­dent du groupe UMP et mem­bre du groupe d’ami­tié France-Syrie, qui s’ex­prime aus­si dans le JDD :

“Je ne regarde que les méth­odes des rebelles qui égor­gent et mas­sacrent la pop­u­la­tion syri­enne à l’in­star de Daech dans le Nord du pays. Il faut être réal­iste et pren­dre toutes les dis­po­si­tions pour lut­ter con­tre un islamisme extrémiste qui existe aus­si chez ces rebelles.”

“Utiliser le mot boucher est tout à fait déplacé car il y a des bouchers qui sont magnifiques”, pour Christine Boutin

En vis­ite au Salon de l’agriculture ven­dre­di, Chris­tine Boutin a pris la défense des bouch­ers. Mais pourquoi défendre les bouch­ers ? Parce qu’ils pâtis­sent, selon la prési­dente d’hon­neur du Par­ti Chré­tien-démoc­rate, de la com­para­i­son avec Bachar al-Assad.

C’est Manuel Valls qui, jeu­di, qual­i­fi­ait le chef d’État syrien de “bouch­er”. De quoi énerv­er les bouch­ers. Mais aus­si Chris­tine Boutin, qui a tenu à met­tre les points sur les i : “C’est en par­lant que je me rends compte qu’il faut faire atten­tion à ce qu’on dit, le terme de bouch­er est par nature inap­pro­priée. C’est un dic­ta­teur Mon­sieur Assad, d’abord.”

Mais der­rière les mots, la poli­tique n’est jamais loin : “C’est sans doute un dic­ta­teur mais moi depuis le début je pense que la poli­tique européenne occi­den­tale à l’égard de la Syrie n’est pas adap­tée et qu’il con­vient d’avoir un con­tact avec Bachar al-Assad. Il faut absol­u­ment rétablir un dia­logue, je salue l’initiative des parlementaires.”