Intégration

A Paris, des agences touristiques font visiter les “no-go zones”

Des agences de tourisme organisent des tours guidés dans les quartiers populaires de Paris qui ont été qualifiés de "no-go zone" par la chaîne américaine Fox News. Des visites qui attirent une clientèle française et internationale.

Le Con­seil de Paris vient de don­ner son aval ce mer­cre­di au dépôt de plainte pour diffama­tion de la mairie de Paris con­tre Fox News. La chaîne améri­caine avait présen­té cer­tains quartiers pop­u­laires de Paris comme des “no-go zones inter­dites aux non-musul­mans”, le lende­main des atten­tats qui on frap­pé la France en janvier.

Ces quartiers pop­u­laires attirent néan­moins les touristes, qui cherchent des vis­ites alter­na­tives et mul­ti­cul­turelles. Lionel Kaplan lancera fin févri­er le site NoGoZones.fr. Sur le site, il tourne en déri­sion les pro­pos de la chaîne améri­caine selon lesquels “dans la cen­taine de zones inter­dites à Paris, il y a des quartiers où ni les touristes ni la police n’osent s’aven­tur­er” et pro­pose des ren­con­tres avec des habi­tants des soit-dis­ant zones de non-droit à Paris.

“Plutôt que de con­tac­ter un organ­isme, on va faire con­nais­sance avec une ou plusieurs per­son­nes qui habitent dans le quarti­er et avec qui on va boire un pot, se promen­er dans un parc”, a t‑il déclaré à l’AFP.

Ce tourisme urbain n’est pas nou­veau. L’a­gence de voy­ages éthique Basti­na pro­pose des tours organ­isés à 15 euros la demie journée. “L’idée c’est de décou­vrir un quarti­er de l’in­térieur, pour aller à la ren­con­tre de son pat­ri­moine cul­turel, ali­men­taire ou ves­ti­men­taire”, explique le respon­s­able de l’a­gence, Ste­fan Bul­jat, à l’AFP.

Basti­na pro­pose dif­férents tours, comme par exem­ple “les quartiers tamouls de la gare du Nord à la Chapelle”, “la Géorgie rive droite” ou encore “le petit Mali à Château­rouge à Paris.”  Dans ce dernier tour organ­isé, on peut vis­iter avec Siby Mahamadou un marché africain.

Siby Mahamadou, est « passeur de cul­ture » dans l’agence Basti­na, et il explique que les vis­ites qu’il organ­ise du marché Dejean attirent « pra­tique­ment tous les Africains et toutes les nation­al­ités. Par­fois les Européens vien­nent même acheter du pois­son parce que c’est abordable. »

Ce tourisme n’at­tire en effet pas seule­ment les Français ou les Parisiens : 20% de la clien­tèle de Basti­na est étrangère.

Pho­to d’en-tête : La Goutte d’Or (Cre­ative Commons)