Monde

En Equateur, un caricaturiste poursuivi pour “discrimination”

Un an après une sanc­tion pour un dessin de presse qui avait déplu au gou­verne­ment, le car­i­ca­tur­iste équa­to­rien Xavier Bonil­la, dit “Bonil”, a été mis en cause lun­di pour un pho­tomon­tage d’août 2014 jugé “dis­crim­i­na­toire” par les asso­ci­a­tions de défense des pop­u­la­tions noires.

Le mon­tage met­tait en scène l’ex-foot­balleur et député du par­ti au pou­voir Agustin “Tin” Del­ga­do, moqué pour une lec­ture approx­i­ma­tive lors d’une ses­sion du Par­lement. Le Con­seil de régu­la­tion et de développe­ment de l’in­for­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion (Cordi­com) devrait ren­dre prochaine­ment sa déci­sion quant aux plaintes déposées par les asso­ci­a­tions pour dis­crim­i­na­tion raciale et socio-économique.

A l’ex­térieur du tri­bunal, à Quito, des dizaines de per­son­nes revêtues de T‑shirt blancs à l’ef­figie du dessi­na­teur bran­dis­saient des pan­car­tes indi­quant “Yo soy Bonil” (Je suis Bonil), et lançaient des slo­gans con­tre “la censure”.

S’il était recon­nu coupable, Bonil, 50 ans, pour­rait être con­traint de rec­ti­fi­er son dessin con­testé, comme il y avait déjà été obligé il y a un an. Lors de cet inci­dent le gou­verne­ment du prési­dent de gauche rad­i­cale Rafael Cor­rea avait jugé la légende d’un de ses dessins “stig­ma­ti­sante” pour la jus­tice équa­to­ri­enne. Le jour­nal El Uni­ver­so, con­damné à une amende de 90.000 dol­lars pour ce pre­mier dessin con­testé, pour­rait une nou­velle fois écop­er d’une sanc­tion financière.