Justice

L’apologie du terrorisme n’existe pas au sein d’un commissariat, selon le tribunal de Montargis

Poursuivi pour des propos douteux tenus dans un poste de police, un homme de 24 ans vient d'être relaxé du délit d'apologie du terrorisme. Seul des paroles prononcées dans un lieu public peuvent valoir condamnation, a rappelé le tribunal.

Il avait tenu des pro­pos ten­dan­cieux sur les atten­tats de Char­lie Heb­do au sein d’un poste de police. L’homme de 24 ans a cepen­dant été relaxé du délit d’apolo­gie du ter­ror­isme, ses paroles n’ayant pas été pronon­cées en pub­lic, selon le prési­dent du tri­bunal de Mon­tar­gis (Loiret).

Le 11 jan­vi­er, il est inter­pel­lé à la suite d’un con­trôle routi­er. En pos­ses­sion de deux grammes de résines de cannabis, l’homme est con­duit au com­mis­sari­at de Mon­tar­gis. Sur le chemin du poste, il lance aux policiers : “De toute façon, il y en aura d’autres, des atten­tats.” Trois jours plus tard, dans les couloirs du poste, il se mon­tre beau­coup plus explicite : “La France sou­tient les juifs, mais vive la Pales­tine ! Les morts de Char­lie Heb­do ne sont pas des vrais morts, les vrais morts ce sont les trois tués.”

Pour­suivi pour apolo­gie d’acte de ter­ror­isme, le jeune homme vient d’être relaxé. Et pour cause : l’apolo­gie du ter­ror­isme est un “délit de presse”. Les pro­pos doivent donc être tenus en pub­lic pour val­oir con­damna­tion, ce qui n’é­tait pas le cas ici, selon le tri­bunal. Le prévenu a en revanche été con­damné à 300 euros d’a­mende pour déten­tion de stupéfiants.