Culture, Religion / Laïcité

Houellebecq : « Les ennemis de la liberté d’expression sont toujours là » (RTL)

L'auteur de Soumission, placé sous protection policière depuis les attentats contre Charlie Hebdo, s'est exprimé ce matin sur RTL. Il y a exprimé ses craintes sur l'état de la liberté d'expression en France.

Michel Houelle­becq reprend la parole. Silen­cieux depuis la vague d’attentats qui a frap­pé la France, le romanci­er s’est exprimé ce mar­di 27 jan­vi­er sur RTL. Il a dressé un tableau som­bre de la société française. L’auteur du roman Soumis­sion, qui racon­te l’arrivée au pou­voir d’un par­ti musul­man en France, vit aujourd’hui sous pro­tec­tion poli­cière. Une sit­u­a­tion qui l’affecte peu. « Ça oblige à faire des listes de cours­es. À part ça, ça ne change rien. Je ne trou­ve pas ça telle­ment gênant », confie-t-il.

Les march­es du 11 jan­vi­er en faveur de la lib­erté d’expression n’ont pas ras­suré le romanci­er sur l’état de la société française : « En pra­tique, le par­ti de ceux qui dis­ent, “La lib­erté d’ex­pres­sion c’est très bien mais il ne faut pas blas­phémer, il ne faut pas insul­ter les reli­gions”, n’a pas bais­sé et a reçu un sou­tien de poids avec le Pape. » Il estime que « les enne­mis de la lib­erté d’ex­pres­sion sont tou­jours là et act­ifs ». Les réac­tions cri­tiques au dernier numéro de Char­lie Heb­do, qui car­i­ca­ture à nou­veau le prophète Mahomet en Une, inquiète l’auteur des Par­tic­ules Elé­men­taires :  « Je ne pen­sais pas que les réac­tions seraient aus­si vives. C’est encore pire que je pen­sais. On ne peut pas être opti­miste»

Selon Michel Houelle­becq, « les jihadistes ont rem­porté une grande vic­toire », en assas­si­nant des jour­nal­istes de Char­lie Heb­do. « Ces gens ont pour pro­jet de déclencher une guerre civile en France (…) il y aura d’autres atten­tats », craint-il. À ses yeux, « l’Islam paie lour­de­ment le fait de ne pas avoir de hiérar­chie spir­ituelle » con­traire­ment aux catholiques. « S’il il y avait une autorité spir­ituelle ana­logue au pape dans l’Islam, en moins de 20 ans, il n’y aurait plus de jihadistes. Ils n’oseraient pas braver le péril d’être retiré de la com­mu­nauté des fidèles. »